Leur histoire était de feu et d’or. Faite des flammes de Tulsa, de la fumée dans le ciel de New-York, des yeux qui piquent et des larmes qui ruissellent, des paillettes dans les yeux de Melody, de l’éclat terni des pièces de monnaie, de la brillance estompée des lingots cachés.
Comme Margaret Wilkerson Sexton dans Un soupçon de liberté, Jacqueline Woodson raconte une famille à la peau sombre, l’enchevêtrement lent mais sûr de ses membres au fil des années, la grossesse et la maternité qui changent la vie, le Brooklyn des années 2000 et du siècle dernier. La fille, la mère et la grand-mère nous emmènent dans leurs pensées l’une après l’autre, puis le père et le grand-père reprennent le flambeau, illuminent des pans de leur passé noir-américain.
Bercées par les airs d’Erroll Garner et par la voix d’Etta James, par les vers provoquants de Dunbar et par les paroles osées de Prince, les pages de ce roman enflent de vie, pulsent doucement, vivantes sous nos doigts, vibrantes d’une amère tendresse à l’image de Mauvaises herbes de Dima Abdallah. Les phrases sont courtes, souvent de quelques mots à peine, à l’image des paragraphes, mélopée hachée qui porte le poids d’un monde, du quotidien et des souvenirs. Les amours d’hier et d’aujourd’hui, les fêlures et les erreurs, les joies et les malheurs – tout ce qui fait d’eux ce qu’ils sont gonfle ces pages, leur insuffle un souffle d’une beauté étourdissante. Les « je » qui se mêlent, les mémoires qui faillissent à peine, les réminiscences qui nourrissent le présent concourent à faire de ce livre bref une œuvre collective, somme d’ellipses et de non-dits, mais aussi des récits d’hommes et de femmes qui n’existent que grâce aux générations précédentes, aux mythes, aux histoires originelles. Auteure pour la jeunesse déjà primée, Jacqueline Woodson signe avec De feu et d’or son deuxième roman pour adultes, teinté d’une délicate douleur, hommage à sa couleur de peau et à l’éternité d’une famille, acquise au prix de bien des pépites d’or.
Merci aux éditions Stock qui en contribuant à enrichir aVoir aLire ont également contribué à enrichir Pamolico.
Jacqueline Woodson – De feu et d’or
[Red at the Bone – traduit par Sylvie Schneiter]
Stock
10 mars 2021
200 pages
19 euros
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Merci beaucoup pour le lien 🙂 !
(Oui je le découvre seulement maintenant mille excuses )
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De rien !
(Ça m’arrive aussi, il n’y a pas de souci 🙂 )
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C’est gentil de m’avoir ajouté aux tags;)
Bon après-midi !
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C’est avec plaisir;)
À toi aussi !
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Ping : Là où nous dansions, Judith Perrignon – Pamolico – critiques romans, cinéma, séries
Merci pour le lien… C’est effectivement une lecture très forte !
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De rien ! Oui, bouleversante…
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J’ai très envie de lire ce livre.
Merci
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Et je t’y encourage vivement ! Merci à toi
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La musique pulse sous les mots, cette lecture me semble assez engageante.
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C’est un très beau roman, musical et touchant.
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A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
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J’ai hâte de le découvrir ! 🙂 J’avais apprécié « Un autre Brooklyn », je suis contente de pouvoir la retrouver.
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Il me semble bien que je voulais lire Un autre Brooklyn à sa sortie et puis que j’avais oublié le titre… en tour cas je me suis régalée avec De feu et d’or 🙂
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celui-ci me tente davantage 🙂
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C’est une petite pépite !
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ce sera pour plus tard car refusé sur NetGalley 🙂
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Oh Stock est capricieux, je n’ai jamais réussi à avoir un livre de chez eux via NetGalley !
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moi c’est Sonatine qui me snobe alors je ne tente même plus 🙂
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Tu as bien raison 😉
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