Ce roman, c’est celui de Rachel, de Rachel et des siens. Elle a douze ans quand s’ouvre le livre et elle est née en Palestine, lorsque Juifs, Chrétiens et Musulmans vivaient côte à côte. En 1918 et comme depuis sa naissance, elle habite à Jaffa avec sa mère et son père, et une famille arabe avec un enfant, Mounir, son frère de lait. Mais nous sommes à la fin de la première guerre mondiale et des ashkénazes commencent à arriver d’Europe de l’Est, fuyant les pogroms, espérant une vie meilleure pour le peuple élu. Ils ne se doutent pas qu’ils ne feront qu’accélérer l’inévitable conflit qui s’ensuivra, années de sang et de douleur, de fractures irrémédiables en lieu et place du lait et du miel promis.
Metin Arditi, auteur d’origine turque séfarade, puise dans ses racines et évoque une cause qui lui tient à cœur. Il retrace le parcours de cette jeune fille juive, devenant fille puis femme et enfin vieille dame – de Jaffa à un kibboutz, de Tel-Aviv à Istanbul, de Paris à son Israël natale. Entourée des siens, de ses parents et de sa sœur adoptive, elle grandit, embellit, s’assagit, tombe amoureuse, tombe de douleur puis se relève avant de s’écrouler de nouveau – une existence passionnée et brûlante, amère mais aussi heureuse, parfois. L’auteur adopte sa perspective et narre ainsi son destin même si, parfois des lettres et du discours indirect viennent se glisser entre les pages pour plus d’empathie. Comme tout humain, Rachel est faillible, soumise aux pulsions des Hommes, à l’amour et à la jalousie, à la mélancolie et au désir. Elle suit sa route, ou plutôt tente de tracer son chemin de dramaturge controversée, guidée par le besoin vital de voir la Palestine redevenir cette terre d’accueil accueillante pour tous.
Metin Arditi signe une fresque vibrante d’humanité et de tendresse pour ce Moyen Orient brisé, habitée par un message aussi fort que celui d’Apeirogon : la paix, c’est le dialogue, parce que « Mon malheur et son malheur, un seul malheur » (Apeirogon, page 164).
Merci aux éditions Grasset et à NetGalley pour cette lecture.
Ils en parlent aussi : Loulitla, Mot à mots, Le blog de Mimi Pinson, Librairie des Canuts, Carnets de voyage et notes de lectures, Les livres d’Eve, Fflo la dilettante, Christlbouquine
De Metin Arditi j’ai lu L’enfant qui mesurait le monde j’avais adoré !!! J’ai le Turquetto dans ma pal et je note celui-ci, tu m’as donné envie de le lire – et tu cites Apeirogon, donc voilà quoi 😊
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J’avais bien aimé aussi !
Forcément, une lecture marquante sur Israël, on pense à Apeirogon 😉
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Ping : Noël 2020 – livres en pagaille – Pamolico, critiques romans, cinéma, séries
Merci pour le lien
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Avec plaisir
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coup de cœur en ce qui me concerne…
J’aime beaucoup Metin Arditi que j’ai découvert avec « Le Turquetto » sublime 🙂
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Je n’en étais pas loin !
Ma mère a adoré également ce roman 🙂
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Merci pour cette chronique qui me touche infiniment
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Merci à vous pour ce roman très juste, d’une grande richesse et d’une toute aussi grande humanité. Votre commentaire me touche beaucoup également !
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Merci pour cette chronique qui me touche infiniment.
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Moi aussi il m’attend. J’ai très envie de le découvrir 😉
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C’est une immersion toute en finesse… je pense qu’il va te plaire !
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A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
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Il est dans ma PAL. Je suis trop curieuse de le découvrir. Merci pour cette belle chronique.
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Bonne lecture en perspective alors 😉
Merci à toi pour le commentaire !
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