Tracy est sauvage, sauvage au plus profond d’elle-même, Wild in the Inside comme la décrit le titre original. Elle vit avec son père et son frère depuis que sa mère est morte une nuit, évanouie, partie dans l’obscurité sans que personne ne sache vraiment pourquoi. Elle était la seule avec qui Tracy avait partagé son secret le plus lourd – elle était même celle à l’origine de ce secret. Entre don et malédiction, il confère à l’adolescente le pouvoir d’être plus proche de la nature que n’importe qui, plus sauvage et emplie des sensations, des instincts de ce qu’elle chasse, que n’importe quel chasseur aguerri. Elle est différente, doit s’enfouir dans les bois de nombreuses heures par jour pour être apaisée, repue. Elle ne vit que pour ces moments de face à face avec la nature, avec l’immensité alaskaine, et pour les heures passées derrière le traîneau tiré par ses chiennes de course. Flash, Stella, Su, elles ont toutes une histoire et permettent à Tracy de garder un certain équilibre. Seulement son père l’empêche de concourir, de continuer à entraîner les bêtes, depuis qu’elle a été renvoyée de l’école. Alors elle fugue, sort régulièrement en douce jusqu’au jour où elle tombe sur un vagabond qui l’attaque et qu’elle pense avoir tué. Cet homme ouvre une nouvelle période dans sa vie, une période sombre et teintée de mort, de peur et de sauvagerie. S’il est encore en vie, cherchera-t-il à se venger ? L’incertitude et la crainte ont fait leur apparition dans la vie de Tracy, plus troublantes que jamais.
Ce roman est tissé des impulsions les plus primaires qui habitent chacun d’entre nous, il trouve sa voie à travers désirs et instinct de survie, protection et bestialité.
Jamey Bradbury mêle style brut et familier, phrases simples et oralisées, à des descriptions pures et poétiques de la nature glacée, de la neige et du ciel, des étoiles et de la nuit. Elle parvient à rendre attachante cette narratrice si étrange et farouche, à ménager un suspense primitif et grisant. Des détails laissent perplexes, d’autres mettent mal à l’aise, mais le lecteur est suspendu au mot suivant, dévore les pages pour tenter de percer le secret de cette fille sauvage.
Merci une nouvelle fois aux Éditions Gallmeister qui, en contribuant à enrichir le site d’aVoir-aLire, contribuent également à enrichir ce blog.
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Sauvage – Jamey Bradbury
[The Wild Inside – traduit par Jacques Mailhos]
Gallmeister
18 juin 2020
336 pages
10 euros
Oh je ne lui connaissais pas cette couverture ! elle est aussi belle que la version d’origine avec la nuit qui domine tout, avec le traîneau sur la neige. Ta critique redit fort bien les mystères, la sauvagerie, les pulsions dans ce magnifique roman… j’en garde un souvenir de lecture encore très fort, je l’avais adoré. Merci pour le lien !
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Avec plaisir !
L’illustrateur s’appelle Mathieu Persan, il travaille beaucoup avec Gallmeister, surtout sur les Totem (et Sauvage est paru en poche le 18 juin dernier ;)) et c’est vrai que ses couvertures sont toujours bluffantes.
Je n’irai pas jusqu’à dire que j’ai adoré mais c’est une lecture marquante, différente et très forte, en effet !
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Une excellente lecture avec une héroïne vraiment marquante! Et ces couvertures Totem sont toujours aussi belles 😍
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Ooh oui, Gallmeister publie vraiment des pépites et a un don pour les mettre en valeur ! 🤩
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Merci pour le lien 🙂 Un très joli roman, dépaysant 🙂
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De rien ! Oui en effet, étonnant, glaçant parfois et dépaysant, c’est sûr… 🙂
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Merci pour le lien 🙂
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Avec plaisir 😉
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Je l’ai lu et le sujet est traité de façon original. Pas un coup de cœur mais l’atmosphère m’a plu. Merci pour ce beau retour Cécile 😊
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Merci à toi de ce passage 😉 et je m’empresse d’aller voir ta critique.
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En fait je viens de me rendre compte que je ne l’ai pas chroniqué sur le blog, c’est rare. Il va falloir que j’y remédie 😉
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Je me disais bien que je ne la trouvais pas !
Profites en, il sort en collection Totem aujourd’hui 😉
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Une très belle chronique pour un roman qui le mérite amplement, j’ai eu un coup de coeur absolu pour cette histoire et pour Tracy. Merci de m’avoir rebloguer 😊
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Et ça se sentait dans ta critique.
Avec plaisir, merci à toi du compliment ! 😊
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A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
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J’avais très envie de le lire ! Ta chronique m’incite à passer à l’action 🙂
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J’en suis ravie ! Il sort en poche (totem) le 18 juin en plus 😉
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