Légèreté et folie douce (Je promets d’être sage, Ronan Le Page)

Cette comédie française est la promesse d’un bon moment. Fraîche, originale et gentiment barrée, elle relate l’histoire de Franck (Pio Marmai), dramaturge déchu qui se retrouve gardien de musée à Dijon. Le long-métrage s’ouvre sur une pièce mise en scène par Franck, catastrophique et à la limite du cauchemardesque – le tout est d’ailleurs un peu long sans doute. Le héros a les yeux qui lui sorte de la tête tant il considère que ses comédiens lui font honte et il s’agit du coup de grâce : il en a fini avec ce métier ! C’est décidé, le voilà devenu gardien de musée vacataire. Passés les premiers jours et l’excitation liée à ce nouveau poste, il réalise rapidement que ce travail est d’un intérêt tout relatif, surtout lorsqu’il se retrouve confronté à Sybille (Léa Drucker) et à son cynisme teinté de méchanceté. Ronan Le Page s’est inspiré de sa propre expérience en tant que metteur en scène, de ses débuts un peu chaotiques : il avait envie de calme et a donc trouvé amusant et salutaire que de transposer ce désir d’en finir avec ce milieu dans Je promets d’être sage. Tourner au sein du musée des Beaux-Arts de Dijon a été un véritable défi pour toute l’équipe. D’ailleurs, le metteur en scène se rappelle que « quelqu’un du musée était présent en permanence pour surveiller que les mouvements de caméra ne viennent pas heurter les statues. »

Le duo fonctionne à merveille, les deux acteurs se donnent la réplique comme ils échangeraient des coups d’épées, et les personnages secondaires ont un caractère tout à fait séduisant. Chacun a ses particularités et Ronan Le Page a réussi à leur donner corps même si plus de détails sur leur passé auraient pu éclairer leur présent singulier – Blandine et sa passion pour l’ésotérisme, Gigi et son hypocondrie, les deux frères gardiens de musée de père en fils… Le scénario est inattendu, au départ en tout cas, et le film fonctionne vraiment bien, surtout grâce aux acteurs et aux répliques pleines d’humour et d’insolence. Quelques éléments auraient sans doute mérité un peu d’affinage, mais de nombreux passages cocasses à souhait font rire et, au final, ce film est une jolie découverte.

La bande-annonce ici (je la déconseille, comme celle de toute comédie !)

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3 réflexions sur “Légèreté et folie douce (Je promets d’être sage, Ronan Le Page)

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