Une comédie française comme on les aime (Le mystère Henri Pick, Rémi Bezançon)

Rien d’original dans la construction, ou dans la manière de filmer mais une comédie bien sympathique.

Fabrice Luchini est fidèle à lui-même, à la limite entre le jeu juste et le surjeu mais il est tellement bon dans cette performance de funambulisme qu’on ne peut qu’adhérer. Camille Cottin ménage ses ardeurs en fille du supposé auteur d’un best-seller, apportant un peu de mesure à son aîné – qui l’a recommandée au réalisateur pour jouer ce rôle. Parce qu’Henri Pick c’est ça, c’est l’histoire d’un pizzaïolo qui aurait écrit un roman génial avant sa mort : problème, Jean-Michel Rouche, le célèbre présentateur d’Infinitif (émission littéraire très semblable à La Grande Librairie) n’y croit pas une seule seconde. L’enquête est ouverte entre Creuzon et Paris, entre Luchini et Cottin. En parallèle nous est donnée à voir l’histoire de la jeune éditrice qui a découvert le tapuscrit, interprétée par Alice Isaaz. Son personnage est malgré tout mineur dans le film qui se centre davantage sur Luchini, alors que le livre éponyme de David Foenkinos est un roman choral – cet auteur est d’ailleurs habitué aux adaptations cinématographiques puisque Le mystère Henri Pick est le quatrième de ces livres à se retrouver sur grand écran.

Si le dénouement peut laisser un peu perplexe, les quelques images qui interviennent deux minutes après le début du générique de fin clarifient la situation et concluent l’histoire toute en poésie, ouvrant le champ des possibles.

Rémi Bezançon, le réalisateur, confie que ce film « (leur) a permis d’évoquer directement (leur) thème principal, l’inconstante frontière entre fiction et réalité ».

On réalise en voyant Le mystère Henri Pick qu’un livre a le pouvoir de bouleverser une vie : la vie de celui qui l’a écrit, la vie de celui qui l’édite, la vie de celui qui le lit, le découvre et en voit sa vision du monde totalement chamboulée.

Un petit film qui tient ses promesses : le jeu des acteurs est bon, le village de Creuzon est pittoresque, et le suspense est au rendez-vous.

La bande-annonce ici 🙂

3 réflexions sur “Une comédie française comme on les aime (Le mystère Henri Pick, Rémi Bezançon)

  1. D’accord avec toi, le film tient ses promesses, je le trouve même meilleur que le roman choral qui n’était pas désagréable à lire mais manquait malheureusement selon moi cruellement de densité. Pour une fois Luchini s’est un peu calmé du côté de sa performance. Pas mal du tout comme adaptation.

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