Une comédie qui crève la surface (Le grand bain, Gilles Lellouche)

Cette comédie n’est pas juste une comédie. Elle a du fond, se base sur des personnages qui illustrent chacun un problème actuel (l’un est au chômage et dépressif, l’autre se retrouve seul du jour au lendemain, un de leurs comparses est étranger, l’une est alcoolique et son amie, handicapée, pour ne citer qu’eux). Gilles Lellouche est donc parvenu à trouver le juste milieu entre comédie et film social : on rit, vraiment, vraiment beaucoup, mais on prend conscience de certains faits de société.

Ces « pauv’ types » comme les qualifiera Laurent (Guillaume Canet) n’ont rien trouvé de mieux pour s’en sortir et garder la tête hors de l’eau que de s’investir dans un club de natation synchronisée masculine, gentiment coachés par Delphine (Virginie Efira). Bientôt, c’est Amanda (Leila Bekhti) qui prend (véritablement) les choses en main et à partir de là, l’aspect comédie devient plus présent. Il faut en effet attendre une petite demi-heure pour que les personnages se mettent en place et que le film  démarre réellement, mais on ne regrette pas. Lellouche s’est inspiré de l’histoire d’un club suédois à qui il est arrivé à peu près la même chose. D’ailleurs, un film anglais (Regarde les hommes nager), également basé sur leur parcours, est sorti l’été dernier.

La bande-son, très eighties, est top, elle rappellera sûrement des souvenirs aux cinquantenaires (Tears For Fears, Phil Collins, Imagination) qui pourront même, pour certains, s’identifier aux nageurs. Le casting est génial, les acteurs collent parfaitement à leur personnage et on imagine à quel point l’ambiance du tournage a dû être enjouée. Des difficultés ont été rencontrées par les acteurs, forcément (Felix Moati ne supportait pas de mettre la tête sous l’eau, confie le réalisateur, et Balasingham Thamilchelvan ne savait pas nager) mais ils sont pourtant sidérants dans leur rôle et leur évolution au cours du film est touchante.

En fait, il a comme un goût de bonbon doux-amer, nous laissant une douceur et une nostalgie en bouche qui succèdent à la perfection aux rires émis dans la salle.

Lellouche résume ses personnages par cette périphrase : « une troupe d’hommes plus ou moins désenchantés qui courent après des rêves déchus». Et bien on court avec eux !

Elle en parle aussi 🙂

La bande-annonce, c’est ici !

2 réflexions sur “Une comédie qui crève la surface (Le grand bain, Gilles Lellouche)

  1. Ping : The Singing Club, Peter Cattaneo – Pamolico, critiques romans, cinéma, séries

  2. Olivier Buttiaux

    100 % d’accord avec la critique. J’ajoute qu’il y a un gros travail de « photo », qui s’en qu’on s’en aperçoive, de concert avec la bande son, renforce les émotions et la poésie du film.

    J’aime

Laisser un commentaire