Privé de sortie en salles mais disponible sur Canal +, The Singing Club est le parfait film en cette période de Noël, optimiste et doux mais plus profond qu’une simple bluette. D’ailleurs, point de romance ici, simplement l’amour que se portent des couples déjà formés. Membres de l’armée, les hommes de ces dames sont régulièrement appelés sous l’Union Jack, en Afghanistan. Leurs familles vivent donc dans la caserne où eux-mêmes s’entraînent, dans le Yorkshire et en leur absence, les femmes doivent trouver un moyen de se vider l’esprit pour oublier le danger que court leur moitié. Si nombre d’entre elles ont déjà des enfants, ce n’est pas le cas de toutes : Kate, la femme du capitaine, a perdu son fils dans les combats, et certaines jeunes mariées n’ont pas encore eu le temps de penser à fonder une famille. Alors entre le tricot que personne ne maîtrise, les soirées causette qui dégénèrent en beuveries et les réunions régulières, pourquoi pas fonder une chorale – ou plutôt, un club de chant comme Lisa, la nouvelle responsable des activités des épouses, tient à l’appeler, qu’importent les revendications de Kate, l’ancienne cheftaine.
Les débuts, chaotiques, font sourire – ou grimacer, c’est selon – et le réalisateur souligne d’ailleurs : « Les chants ont tous été enregistrés dans les conditions du direct, dans les décors du film, en conservant les imperfections d’une chorale amateur, pour obtenir un son authentique. ». Le long-métrage s’inspire de la première chorale créée par des femmes de militaires en Angleterre : aujourd’hui, au Royaume-Uni, elles sont plus de 2300 à chanter pour oublier le front au loin et les potentielles blessures puisqu’elles sont « plus fortes ensemble » comme le rappelle leur devise.
Porté par des actrices pétillantes, The Singing Club véhicule un message d’espoir sans se départir d’un propos plus profond. Ici, comme dans Le Grand Bain ou, plus britanniques, dans Les Virtuoses ou Pride, la création d’un club quelconque prend de plus en plus de place dans le quotidien des protagonistes et mène à un spectacle final : ce n’est pas un thème nouveau mais le statut des héroïnes l’est. C’est le moyen qu’a trouvé Peter Cattaneo, réalisateur des Full Monty (où le strip-tease tenait lieu du chant pop d’ici) pour évoquer une communauté peu souvent à l’honneur dans les fictions. Ces héroïnes du home front, wonder-women du quotidien, sont extrêmement touchantes, pleines de joie de vivre malgré les circonstances et de bienveillance les unes pour les autres. La réalisation existe par et pour ce club de chant mais aussi et surtout de par la rivalité entre Lisa et Kate, la première étant simple et rayonnante tandis que la seconde apparaît comme aigrie et stricte, peu prompte à la débauche et à l’amusement, quel qu’il soit. Sharon Hogan, décidément boute-en-train des réalisations britanniques actuelles – de Catastrophe à This Way Up, en passant par ce film – prête ses traits à Lisa tandis que Kristin Scott-Thomas, que l’on ne présente plus, incarne la triste mais néanmoins émouvante Kate. Ce film est donc avant tout l’histoire d’une amitié naissante, portée par des rythmes pop et plein d’entrain : « Nous nous sommes aventurés dans le rock et la musique pop contemporaine, mais nous sommes toujours revenus aux tubes électro-pop des années 1980 : c’est la musique que nos héroïnes écoutaient dans leur jeunesse, et ces chansons créent un décalage amusant avec l’austérité de la vie militaire. » raconte Peter Cattaneo.
The Singing Club met ainsi en avant le pouvoir cathartique de la musique et du chanter ensemble : c’est une véritable bouffée d’air frais en ce mois de décembre.
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