Un été à Nantucket, Elin Hilderbrand

Un été à Nantucket, celui d’une famille banale

Elin Hilderbrand est née en 1969, en juillet, la semaine du lancement de la fusée Apollo 11. Elle s’inspire ici de cet été-là, hanté par les images de la Guerre du Vietnam, par l’image renfrognée de Nixon, nouveau président, par la sphère parfaite et lointaine de la lune, par les cris des femmes enfin décidées à se saisir de leur destin, par la musique de Woodstock. Son Été à Nantucket repose sur une famille, entre insouciance et culpabilité, inquiétude et sourires. Elle alterne les perspectives pour permettre aux trois filles d’être sur le devant de la scène tour à tour. Blair, l’aînée, est enceinte, vêtue de son éternelle robe jaune, seule tenue qu’elle peut encore fermer. Kirby cherche à prendre son indépendance et à se responsabiliser après quelques sombres mésaventures, des arrestations et un lourd chagrin d’amour. Quant à Jessie, la benjamine, elle grandit, entrant finalement dans l’adolescence à la suite de ses trois frère et sœurs, découvrant le tennis et sentant pour la première fois des papillons s’envoler dans son ventre. Quant à Tiger, le seul garçon de la fratrie Foley-Levin, il a été enrôlé en juin, laissant une béance dans la famille, une déchirure que Kate, sa mère, ne parvient pas à occulter. À aucun instant. (Presque) tout ce petit monde converge finalement vers « All’s Fair », la maison secondaire du clan Nichols depuis des dizaines d’années, sous le regard froid et digne de la matriarche, Exalta, pourtant jamais dénué d’une bienveillante sagesse.

Elin Hilderbrand, tendre conteuse familiale

Elin Hilderbrand signe un roman de famille estival et réconfortant. Ses personnages ont autant de secrets et de soucis en tête les uns que les autres, ce qui crée une galaxie humaine touchante, portraits de famille sans fard. Sa plume ne se distingue pas par son originalité, ni même par sa poésie, mais davantage par sa tendresse. Elle empreinte sans doute aux histoires d’Anne Tyler, à ses tribus pleines de charme et très justement dépeintes, mais en adoptant une narration linéaire et en n’évitant pas quelques stéréotypes. Cela dit, Un été à Nantucket n’en est pas moins un livre savoureux et douillet, tiédi par les rayons du soleil et adouci par le sel de la mer.

Un grand merci aux Escales et à NetGalley pour cette lecture.

Elin Hilderbrand – Un été à Nantucket
[Summer ’89 – traduit par Oscar Perrin]
Les Escales
4 juin 2021
496 pages
22,50 euros

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