Un scénario qui dérape (La chance de leur vie, Agnès Desarthe)

Les deux premières parties de La chance de leur vie sont savoureuses. Les personnages sont originaux, atypiques, gentiment barrés, à tel point que chacun peut s’identifier un tant soit peu à l’un d’entre eux. Sylvie, Hector et leur fils, Lester, débarquent en Caroline du Nord, aux États-Unis, pour le travail d’Hector. Sylvie est mère au foyer et doit donc s’occuper comme elle peut dans ce pays étranger, Lester est au lycée et s’intègre plus ou moins facilement (trop peut-être…) tandis qu’Hector profite du fait que l’accent français soit le plus sexy du monde…

La seconde moitié du livre est, malgré tout, moins trépidante. Il ne se passe pas grand-chose, il s’agit simplement de raconter les mésaventures d’une famille expatriée et si on est vraiment charmés jusqu’à la fin de la seconde partie, les pages se suivent et finissent par se ressembler, et Agnès Desarthe fait partir son scénario en live. Le style est agréable, et l’auteur varie les points de vue, même si elle adopte majoritairement celui de Sylvie qui s’interroge sur sa vie, ce qu’elle est et plus généralement sur le fait d’être. Il est donc dommage que l’histoire – qui n’en est pas vraiment une (ou en tout cas, une histoire qui pourrait être celle de tout un chacun jusqu’à ce que tout dérape) – ne devienne qu’une succession de péripéties abracadabrantesques.

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