Les mots de Jean d'Amérique cousent un soleil sur l'obscurité haïtienne, sur la vie de béances et de malheurs de la jeune héroïne, entre fulgurances météoriques et noirceur d'encre. (...)

Parce que la France est un pays à la grande culture littéraire… Les romans français primés ou non, nominés ou non, ovationnés ou oubliés se côtoient sur mes étagères. Le titre du roman est le sésame pour accéder à la critique en son entier.
Les mots de Jean d'Amérique cousent un soleil sur l'obscurité haïtienne, sur la vie de béances et de malheurs de la jeune héroïne, entre fulgurances météoriques et noirceur d'encre. (...)
Grâce à sa plume très sensorielle, Brice Matthieussent fait du Vietnam le lieu où fantasmes, cauchemars et réalité se mêlent, sorte de couloir rouge traumatisant. (...)
Avec Monterey, roman picaresque qui contredit pourtant ce genre, le Mauricien Barlen Pyamootoo critique la cupidité à grand renfort d'ironie mais aussi d'humour. (...)
Noir sur Blanc de Christophe Narbonne plonge le lecteur dans les années 1980, matérialisées par les références musicales, cinématographiques, par l'ambiance de ce roman d'apprentissage. (...)
Les heures suspendues selon Hopper oscille entre roman et récit, Catherine Guennec choisissant finalement la fiction au prix d'une certaine artificialité et d'un manque de précision bibliographique. (...)
Grinçant, émaillé d'un humour noir parfois sanglant et souvent mordant, Antarctique d'Olivier Bleys est une sorte de fable macabre et dénuée de morale sur la condition humaine. (...)
Nicolas Mathieu raconte la nostalgie des jours enfuis, de l'adolescence qui s'étirait, pourtant trop vite passée, l'envie de décoller de ce qui pourrait être le Connemara de Sardou, aussi mélancolique et "brûlé au vent". (...)
Autofiction, Les enchanteurs critique malicieusement le milieu éditorial, quitte à ce que, pour cela, le double fictionnel de Geneviève Brisac passe au second plan. (...)
Chatoyant, Le duel des grands-mères, premier roman de Diadié Dembélé, est un voyage miniature qui nous plonge dans la culture malienne, quitte à être parfois hermétique. (...)
Pluriel, oxymorique, Homéomorphe est un premier roman aussi juste que touchant, aussi poétique que sensible. Yann Brunel transforme les équations en lumière, la douleur miséreuse en pépites d'or. (...)
Par flashs, la poésie, les saveurs d'un passé oublié resurgissent avec le bleu nuit de l'aube, glacent le narrateur de Dima Abdallah qui confirme là son grand talent. (...)
Louise Chennevière dresse un mausolée à l'amour perdu, écrit la douleur du manque, avec pudeur, en haletant presque, les déferlantes brisées par la ponctuation. (...)
Si le point de départ de La fabrique des souvenirs était prometteur, le roman de Clélia Renucci tombe vite dans la caricature, le superficiel, le trop facile. (...)
Chevreuse brouille les frontières entre présent et passé, la mémoire vacillante de Bosmans, ou bien est-celle de Patrick Modiano, se perdant dans des détails insignifiants, entre rêve et réalité. (...)
Avec Mon maître et mon vainqueur, François-Henri Désérable rend un hommage parodique au trio amoureux, à la passion adultérine mais aussi et surtout à la poésie. (...)
Ce roman pluriel embrasse les mythes d'hier pour confronter l'humain à la fin de son monde qu'il orchestre depuis des années. Avec Climax, Thomas B. Reverdy emporte ailleurs... (...)
La plus secrète mémoire des hommes, roman métafictionnel brillant, se lit comme une enquête littéraire rythmée et complexe. Mohamed Mbougar Sarr mêle les récits, les époques, les lieux pour analyser les processus de lecture et d'écriture... (...)
Avec S'il n'en reste qu'une, Patrice Franceschi rend hommage aux combattants kurdes mais échoue à donner du souffle, du rythme, du sentiment à son roman. (...)
Maria Pourchet s'attaque à l'amour et à l'adultère, sujets littéraires par excellence mais auxquels elle met le feu grâce à son insolence charmante. (...)
Avec Blizzard, roman choral intelligent qui oscille entre souvenirs et présent, Marie Vingtras réussit son entrée dans le nature-writing à la française. (...)
Avec ce roman choral, Louis-Philippe Dalembert rend hommage aux victimes du racisme, créant un Milwaukee Blues touchant. (...)
Avec Le fils de l'homme, Jean-Baptiste Del Amo suit les traces des dramaturges antiques, écrit la fatalité, entre nature et ruralité. (...)
Julien Delmaire emporte le lecteur dans les boucles du Mississippi, dans les années 1930, celles de la musique. Delta Blues, roman choral ambitieux et mélodique bruisse, fourmille trop parfois mais reste un bel hommage. (...)
Malgré la beauté de la langue de Nathacha Appanah transperçant parfois le prosaïsme qui préside dans Rien ne t'appartient, son récit semble manquer d'un ancrage, d'un contexte véritable pour toucher encore davantage. (...)
Entre poésie brûlante, larmes et sang, Julie Ruocco raconte la Syrie dorée d'hier bientôt rattrapée par l'obsidienne de sa nuit interminable, par l'ombre des Furies qui planent... (...)
Dans La définition du bonheur, Catherine Cusset imagine deux femmes et en fait les égéries du destin féminin tel qu'elle-même le perçoit, à quelques variations près. Ainsi, on regrette d'inévitables stéréotypes et un certain manque d'originalité. (...)
Les contreforts du château de Montrafet ne suffisent plus à soutenir ses murs, ni même la famille qui y habite... Entre conte et réalisme, Guillaume Sire construit un roman empreint d'une certaine magie malgré un récit qui manque parfois de profondeur. (...)
Cécile Coulon revisite ici le genre gothique, mêle modernité et patine surannée. Seule en sa demeure est un roman chantant, lent, intrigant. (...)
Jean-Baptiste Andrea signe un roman entre prosaïsme, violence et poésie. Cette dernière se fait parfois trop rare mais elle est bien présente, en filigrane, pour dire l'Enfer des Confins où vivent des diables et des saints.
Barcella, compositeur, signe, avec Les papillons, son premier roman. Ce récit simple qui veut faire la part belle à l'amour se perd malgré tout dans des stéréotypes patauds et parfois vulgaires.
Judith Da Costa Rosa, avec Les Douces, son premier roman, ne sort pas des sentiers battus et signe une histoire d'amitié adolescente douce-amère somme toute très classique mais bien menée.
Ce livre est empli d'une poésie éthérée, brumeuse. Avec cette errance dans les bois, Fouad El-Etr invite le lecteur à se perdre dans ses mots, ses songes et son passé, en mémoire d'une saison de pluie.
Agathe Saint-Maur se glisse dans la peau d'un jeune homme endeuillé et amoureux qui relate sa passion mourante, faite de larmes et d'éclats, de sel et de fumée. Pour cela, elle s'appuie sur un lyrisme parfois lourd alors que ce roman aurait pu être simplement beau.
Adélaïde de Clermont-Tonnerre évoque les jours heureux d'une famille épanouie, au soleil, avant la nuit, la douleur, la mort. Entre cinéma et politique, le roman s'éparpille malgré de belles intentions.
La fumée âcre des usines est là, flotte toujours dans l’air, lourde réminiscence de la Détroit d’avant, d’avant la "Bankruptcy", d’avant la misère. D’entre deux misères. En 2013, la ville se vide, les hommes désertent et ceux qui restent sont vides, aussi vides que les rues, que les manufactures désaffectées, vides de rythme, vides d’amour, …
Même si Thomas Snégaroff et Gallimard ne le présentent pas ainsi, il s’agit bien là du travail d’un historien. Extrêmement documenté, travaillé, recherché, abouti, Putzi revient sur le destin d’Ernst Hanfstaengl, « le pianiste d’Hitler ». Certes romancée, cette biographie croise les sources, mêle géopolitique et atermoiements individuels, prend de la hauteur avant de zoomer sur un …
La plume de Gilles Leroy danse, ondule, chante, sur les talons de la jeune amie à qui il dédie ce roman. Par bribes, il reconstitue leur histoire, platonique, coup de foudre amical, se rappelle, se plonge dans leur jeunesse – 1977 puis, soudain, le choc de 1984. Croisée lors d'une fête, sa silhouette si frêle …
Dans ce roman, Thierry Dancourt écrit des atmosphères, va d'un registre à l'autre, faisant évoluer ses personnages dans un silence étouffé par la neige ou réverbéré par les pavés, silence radio du passé et du présent...
En tant que cofondateur de l’École Européenne de Philosophie et de Psychothérapies appliquées, Jacques Schecroun aime à se pencher sur les idées des grands penseurs de l’Histoire. Baruch de Spinoza, alias Bento puis Benedictus, naît à Amsterdam au XVIIème siècle dans le quartier juif de cette fourmilière cosmopolite et libertaire. Sa famille est très pratiquante …
Lalla Sarah a tout d’une reine, sauf son trésor d’or, malgré ce surnom de princesse dont l’affuble un Abdellah moqueur. Son petit voisin la raille, son regard goguenard barré du grillage qui sépare le quartier Hay Mohammadi du bidonville où il vit. Sarah habite à la limite, entre les très pauvres et ceux du peuple …