La diplomate, Deborah Cahn

Keri Russell, l’actrice principale de The Americans, est ici encore en tête d’affiche d’une série aux inflexions géopolitiques – et nommée aux Emmy Awards. Diplomate mais surtout éternelle épouse d’un ambassadeur charismatique qui attire tous les regards, Kate, l’héroïne américaine, est affectée à Londres, elle qui s’attendait à repartir au Moyen-Orient, région qu’elle connaît bien. En effet, un navire britannique a été attaqué, et ce sera elle qui devra faire l’intermédiaire entre les différents protagonistes, jouer les enquêtrices tout en gardant un œil sur son infatigable époux, toujours prêt à prendre les choses en main – quitte à outrepasser son simple rôle de compagnon puisque, cette fois, il n’est pas là en tant qu’ambassadeur.

Deborah Cahn est elle aussi une habituée des réalisations ayant trait à la politique – et plus particulièrement à la diplomatie menée par la Maison Blanche. Scénariste et productrice, elle a contribué à réaliser plusieurs épisodes de The West Wing et de Homeland, deux séries dont la réputation n’est plus à faire. Ici, les rebondissements sont moins spectaculaires que dans la seconde – même si le dernier épisode pourrait réserver certaines surprises. Tout l’intérêt de La Diplomate est ainsi de montrer les rouages qui s’actionnent, les tractations et les lentes manœuvres pour ménager les egos – Donald Trump et Boris Johnson ont indéniablement servi d’inspiration pour certains héros –, les avancées de souris des hommes de l’ombre (et des femmes) pour contenter tous les puissants tout en évitant qu’éclate un conflit mondial ou que se mette en branle une escalade dangereuse. Les épisodes mettent aussi en scène un couple soumis aux pressions extérieures, l’intime qui percute le professionnel. Leur féminisme discret mais assumé, le caractère de Kate et son esprit brillant en font un personnage intéressant à défaut d’être réellement attachant. En outre, se devinent en filigrane toutes les frictions qui sous-tendent aujourd’hui l’échiquier politique, toutes les guerres et les jeux de pouvoir qui influent sur chaque décision, si minime soit-elle. Le départ des Américains d’Afghanistan, l’Iran menaçante, la situation préoccupante en Ukraine, le péril représenté par les oligarques et les milices russes soi-disant privées sont mentionnées et jouent un rôle plus ou moins important dans le scénario, parfois un peu indigeste dans ses rebondissements rapides mais qui vaut la peine d’être suivi.

De : Debora Cahn
Avec : Keri Russell, Rufus Sewell, David Gyasi
Année : 2023
Nombre d’épisodes : 8
Durée moyenne : 50 minutes
A voir sur Netflix

Ils/elles en parlent aussi : Fucking cinephiles. Jérémy Daflon. Watch buddy.

15 réflexions sur “La diplomate, Deborah Cahn

  1. Maximelefoudulivre

    Bonjour Ceciloule,
    Je suis d’accord avec la critique. J’ai regardé « the west wing » et « Homeland ». C’est vrai qu’à chaque fois on voit les manoeuvres politiques. La Diplomate c’est exactement pareil avec une touche de réel. L’ombre de certains politiciens plane (Trump, Biden, Johnson..) ce qui rend vraiment la série proche de ce qui se passe au quotidien (je pense) : chaque pays qui voit ses propres intérêts, la difficulté de trouver des compromis etc.
    J’adore les personnages de Kate et son mari 🙂
    Bonne journée.
    A bientôt

    Aimé par 1 personne

    1. Bonjour,
      Effectivement, elle semble très proche du réel, avec sans doute plus de rebondissements et plus rapidement que dans la vraie vie ceci dit. J’ai aperçu une interview d’une diplomate qui critiquait la série en ce sens, il me semble.
      Par contre, si je n’ai pas trouvé les personnages attachants, leur relation et la manière dont ils interagissent confère à la série une autre dimension.
      Si tu as aimé Keri Russell, fonce voir The Americans 😉

      J’aime

    1. Comme toi, les deux sont adoptées et adorées ! Où as tu trouvé The Americans ? Je veux la revoir depuis plusieurs années et il me semblait qu’elle avait disparu de toutes les plateformes…
      The Diplomat est quand même beaucoup moins bien, à mon sens, que les deux autres (indétrônables), mais oui, elle vaut définitivement le coup d’œil 😉

      J’aime

  2. Ping : La diplomate, Deborah Cahn – Amicalement noir

Laisser un commentaire