Hamishim – Cinquante, Yael Hedaya

Hamishim — Cinquante suit le quotidien d’Alona, scénariste qui doit jongler entre les affres de la ménopause, la vie agitée de ses trois adolescents, leurs humeurs changeantes, la maladie de son père, et sa propre incapacité à trouver des producteurs pour la série qu’elle tente d’écrire sur elle-même et son quotidien. Yael Hedaya, romancière à succès qui a aussi participé au projet BeTipul (version originale d’En thérapie), n’a, elle, pas eu de mal à faire financer cette sitcom israélienne. Elle a voulu offrir aux femmes de cinquante ans leur propre version de Girls, leur permettre de se retrouver dans ce qui arrive à l’héroïne d’une série – elle souhaitait aussi écrire son histoire, sans honte ni tabous. Les situations filmées sont parfois crues, drôles, tendres. Elle met ainsi à l’honneur une presque cinquantenaire (quarante-neuf ans et demi) en la personne de Ilanit Ben Yaakov en ne faisant l’impasse sur aucun des sujets qui touchent de près ou de loin les femmes de cet âge. La nationalité de la série est presque accessoire, tant le propos semble universel.

Alona est veuve depuis de longues années et aimerait partager à nouveau le lit d’un homme avant le fatidique anniversaire – elle découvre ainsi les joies de Tinder, partageant son désarroi amoureux avec son aînée de vingt-et-un an, célibataire depuis peu et en plein chagrin d’amour. C’est donc aussi la routine d’une mère célibataire qui est au cœur de Hamishim — Cinquante, mère célibataire qui doit réfréner les ardeurs de ses enfants et se serrer la ceinture en attendant de trouver un producteur. Si la brièveté des huit épisodes (25 minutes) laisse certains aspects de l’histoire inachevés, c’est malgré tout une « dramédie » audacieuse et douce-amère sur un âge trop peu souvent mis en avant dans toute sa complexité.

De : Yael Hedaya
Avec : Ilanit Ben Yaakov, Hila Abramovitch, Yonatan Wachs
Année : 2019
Nombre d’épisodes : 8
Durée moyenne : 25 minutes
A voir sur Arte