Ce genre de petites choses, roman de Claire Keegan à la brièveté qu’affectionnent les éditions Sabine Wespieser, est parcouru d’une lumière discrète mais pure, celle qui se reflète sur la neige en décembre. Furlong, propriétaire d’un commerce de bois et de charbon, vit avec sa femme et leurs cinq filles dans un village irlandais qui se prépare à célébrer les fêtes de fin d’année malgré l’indigence et le froid. En 1985, il n’y a pas que l’Angleterre qui souffre. Si les guirlandes multicolores illuminent les pavés, si le charbon brûle dans les cheminées et que la famille du héros s’active joyeusement en cuisine et sur les routes pour livrer les foyers à temps, le couvent non loin abrite des filles prisonnières qui frottent et briquent le sol, sales et effrayées, privées de leur bébé. Ces blanchisseries Madeleine, représentées dans Philomena de Martin Sixmith, œuvre adaptée au cinéma par Stephen Frears, ont une triste réputation – celle du village de Furlong fait planer un malaise palpable sur le roman, renvoyant le protagoniste à son histoire, à sa chance, le confrontant à ses valeurs chrétiennes, aux contradictions de la religion, à son hypocrisie.
L’écriture de Claire Keegan a quelque chose de simple et de lumineux, comme si un soleil tâchait de percer les nuages de plomb qui pèsent sur le récit. Si la concision de Ce genre de petites choses tait quelques mystères et laisse quelques zones d’ombre, elle lui permet aussi de garder une sobriété authentique et d’autant plus touchante.
Claire Keegan – Ce genre de petites choses
[Small Things Like These – traduit par Jacqueline Odin]
Le livre de poche (Sabine Wespieser)
128 pages
6,90 euros
Ils/elles en parlent aussi : Au fil des livres. Sur la route de Jostein. Des livres, des livres !. Charlotte Parlotte. Lettres d’Irlande et d’ailleurs. Mots pour mots. Lecturissime. La dusty library. Le blog de Krol. Les livres de Joëlle. Books, moods and more. Mot à mots. Livres et ratures.
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Un très beau souvenir de lecture.
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Oui, je crois me souvenir de ton bilet qu’il faut que j’aille relire !
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J’aime beaucoup Claire keegan. Je note ce titre pour les cadeaux à venir.
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Je la découvrais mais je vais continuer l’exploration ! C’est peut-être un peu sombre pour un cadeau quoiqu’il y ait toujours un peu d’espoir et d’humanité.
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oui, et puis ce n’est pas parce qu’on est en phase de joie obligatoire, hein…!
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J’ai beaucoup aimé les recueils de nouvelles de cette autrice et « Les trois lumières ». Je vois que ce titre aussi tient les mêmes promesses. C’est bon à savoir, quand on veut retrouver une écriture que l’on sait déjà aimer …
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Les trois lumières revient souvent et, comme je le disais, l’adaptation m’a beaucoup touchée donc… 😉
Ravie de t’avoir soufflé un autre titre en tout cas !
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J’ai beaucoup aimé ce court roman, et, comme tu le soulignes, que tout ne soit pas dit concourt à son « charme ». Je mets entre guillemets car le sort de ces pauvres filles était bien dramatique.
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Oui, je suis d’accord avec toi, d’autant que cela ne fait que souligner davantage l’hypocrisie des villageois qui voient sans voir, savent mais ignorent.
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Je le note, merci 🙏🏻🫶
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Merci à toi 😉
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J’avais bcp aimé ce roman moi aussi, dont j’avais lu et aimé aussi « les trois lumières »
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J’ai le titre en tête, ayant en plus beaucoup aimé l’adaptation !
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Il faut savoir que le grand confort ne régnait pas partout alors. Les jeunes filles avaient un abri et n’étaient pas toutes faciles à vivre et à éduquer.
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Certes, ceci dit, lis ce livre et je pense que tu ne tiendras pas le même discours.
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J’ai beaucoup aimé ce court roman, très beau et très sombre aussi. Comme tu le dis, l’hypocrisie règne dans ce village…
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Je m’en souviendrai je pense. J’ai aussi aimé sa sobriété, contrairement à celle de La chienne pour rebondir sur notre échange précédent !
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😉 ce n’est pas le même genre de sobriété en effet, ni d’atmosphère.
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Voilà qui me tente, je subodore quelque irlandais mystère…
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Il ne s’agit pas vraiment d’un mystère, en tout cas pas dans l’atmosphère, plutôt d’un lourd secret dont tout le monde connaît l’existence (mais pas les détails), mais dont personne ne parle, d’où le manque d’éclairage sur certains éléments. Je comprends ce que tu veux dire ceci dit !
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