Un soir d’été, Philippe Besson

Sobrement, mais avec émotion, dans un style qui oscille entre langue familière et soignée, Philippe Besson relate un été à l’Île de Ré, le dernier de l’innocence. Il a alors dix-huit ans, s’apprête à partir loin pour ses études mais retrouve auparavant les amis de toujours au bord de la mer, les chamailleries adolescentes et les nouveaux venus. En plus de François, Christophe et lui, apparaissent cette année Nicolas, Marc et Alice, un Rétais fraîchement débarqué et des estivants parisiens. Il fait chaud, le soleil brûle, les glaces fondent, les vagues rafraîchissent et les désirs vrillent les ventres. Dans ce roman d’apprentissage,autofiction jamais déguisée qui fait la part belle à l’adolescence sans pour autant sublimer cet âge bancal, l’auteur raconte des vacances banales brisées par l’impensable, par une disparition inexpliquée qui le hante toujours. Les couleurs chatoyantes de juillet, les parasols, l’odeur de la mer, les amitiés et les amours naissantes, les bals et les feux d’artifice prennent presque toute la place, laissent le lecteur savourer ce voyage dans le temps, dans un été 85 qui fait penser au film éponyme de François Ozon, jusqu’à ce que l’un de ces cinq héros s’évaporent dans les dernières pages.

Dans Un soir d’été, c’est une partie de sa jeunesse que l’auteur confie au lecteur, un fantôme qu’il invoque dans l’espoir peut-être de le rendre immortel ou de le libérer de ses fers terrestres.

Merci aux éditions Fayard et à Netgalley pour cette lecture.

Philippe Besson – Un soir d’été
Julliard
4 janvier 2024 (rentrée littéraire d’hiver 2024)
208 pages
20 euros

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