Cavaler seule, Kathryn Scanlan

Cavaler seule est écrit d’une langue précise et factuelle. Pour ce récit, Kathryn Scanlan s’est entretenue avec une ancienne entraîneuse, longuement, retranscrivant plus ou moins le contenu de ces conversations pour créer une œuvre de fiction. Sonia, la narratrice, a donc existé, existe même, a vécu auprès de chevaux une grande partie de sa vie, amoureuse de leur simplicité parfois complexe, de ce qu’ils lui ont appris sur la vie. Les chapitres de ce livre sont très brefs, une ou deux pages condensant une existence au bord des pistes, sur les hippodromes, jusqu’à la lassitude, la fatigue et le besoin d’autre chose. Chacune de ces parties évoque un aspect du destin de Sonia, de son expérience auprès des bêtes, fourmillant de détails sur le soin des chevaux, leurs habitudes et leurs caprices, quand Kathryn Scanlan ne s’attarde pas plutôt sur ceux des propriétaires et des autres entraîneurs, presque tous des hommes.

Dans ce cercle masculin, Sonia s’est imposée, a tracé son chemin, ce que l’autrice relate succinctement, avec clarté et sobriété. Les phrases sont de peu de mots, véhiculant tout un monde, donnant corps à la narratrice. Ceci dit, cette vie est sans doute esquissée trop vite pour marquer durablement, pour que Sonia reste incarnée dans l’esprit du lecteur, s’effaçant lentement une fois Cavaler seule refermé, malgré sa ténacité et sa résilience, sa force de caractère et son courage.

Merci aux éditions La Croisée pour cette lecture.

Kathryn Scanlan – Cavaler seule
[Kick the Latch – traduit par Laetitia Devaux]
La Croisée
16 août 2023 (rentrée littéraire d’automne 2023)
208 pages
18 euros

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