Loin de chez soi, Peter Carey

Peter Carey, auteur australien lauréat de plusieurs prix littéraires prestigieux, s’attache ici à dépeindre sa ville natale, Bacchus March et ses habitants, effectuant par la même occasion un voyage dans le temps. En 1953, l’Australie n’était évidemment pas encore le pays libéral que l’on connaît aujourd’hui. La condition féminine n’était, comme partout ailleurs, pas reluisante, et l’épuration ethnique suivait alors son cours…

Pour évoquer ces sujets forts et polémiques, pour souligner l’oppression, l’auteur se glisse dans la peau de deux personnages, Irene Bobbsey et Willie Bachhuber. La première est mariée à Titch, concessionnaire en devenir et fils d’un aviateur célèbre mais fou, sur-présent dans leur vie. Le deuxième, nouveau voisin du couple, est un solitaire, un professeur mis à pied aux origines obscures. Irene et Willie racontent donc tour à tour, leur voix s’alternant pour revenir sur l’aventure qui les liera à jamais. Pour ouvrir son garage et obtenir les subventions nécessaires, Titch pense que participer au rallye Redex Trial pourrait lui être utile et lui assurer une renommée certaine. Or, un copilote et un navigateur sont nécessaires au conducteur : sa femme et Willy l’accompagneront donc dans sa Holden pour faire le tour de l’Australie. De péripéties en péripéties, le lecteur suit les héros, découvre les paysages désertiques et dangereux de ce continent. Les Aborigènes deviennent, dans le dernier tiers de Loin de chez soi, une part intégrante de l’histoire – leur destin tragique, les massacres passés sous silence, l’intégration forcée, les réserves ayant tout de prisons…

Si l’objectif était noble, le récit reste alambiqué, parfois peu crédible et accuse de nombreuses longueurs. Les quelques traits d’esprit et l’atmosphère poussiéreuse du roman ne rattrapent que mal les pages qui s’étirent, les répliques aborigènes en « moi aimer toi » et les détours peu réalistes pris par ce qui s’apparente presque à un conte.

Merci aux éditions Actes Sud qui, en contribuant à enrichir aVoir aLire, ont également contribué à enrichir Pamolico.

Les incroyables unes et affiches du Redex Trial proviennent de ce site et la peinture du serpent arc-en-ciel de celui-ci.

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