Des retrouvailles attendues (Nous finirons ensemble, Guillaume Canet)

Max (François Cluzet) va fêter ses soixante ans, il est déprimé, tendu, et même sa jeune et belle nouvelle compagne (Clémentine Baert) ne parvient pas à le faire sourire. Alors quand ses anciens amis débarquent dans la maison de vacances qui les a vus passer le fameux été où se déroule Les petits mouchoirs, c’est la goutte d’eau. Ce n’était pas prévu à son planning, l’agent immobilier va arriver, et trop d’amertume a sali leur belle relation. La mort de Ludo (Jean Dujardin), 3 ans auparavant n’a rien arrangé.

Le jeu des acteurs sonne juste : voir une comédie aussi bien jouée n’est pas si fréquent. François Cluzet est brillant dans son rôle de maniaque dépressif qui a besoin de décompresser, Laurent Lafitte incarne à la perfection son personnage de loser touchant, et Benoît Magimel donne du caractère à Vincent, papa homosexuel ayant récemment fait son coming-out. Cette fois, les protagonistes ne se taisent plus et sont sincères les uns avec les autres – enfin, presque. Les relations humaines dans toutes leur complexité sont donc à la base de ce film. Il faut jongler entre les volontés de chacun, ménager les susceptibilités, éviter de blesser tout en mettant en avant ses intérêts.

Leurs enfants ont grandi et la majorité d’entre eux est maintenant entrée dans l’adolescence. Entre temps, des naissances ont également eu lieu. Contrairement au premier opus, cette seconde génération d’amis en devenir est un véritable ingrédient qui participe à la réussite du film – la nounou employée par Éric (Gilles Lellouche) sera la cause de bien des moments comiques, par exemple.

Les personnages féminins ne sont pas en reste : Marie (Marion Cotillard) est sans doute le personnage le plus vrai, même si chacun d’eux a une certaine épaisseur. Dommage cependant qu’Isabelle (Pascale Arbillot) soit à la limite de la caricature de la cinquantenaire libérée.

La maison qui sera louée pour laisser la sienne à l’ancienne femme de Max (Valérie Bonneton, plus excentrique que jamais et d’ailleurs trop peu présente à l’écran) est magnifique. Elle donne sur la plage et les couchers de soleil sont assez fabuleux en ce mois d’avril – Guillaume Canet a voulu situer l’histoire au début du printemps, choisissant une saison plus froide et moins clémente pour accompagner l’atmosphère plus tendue de ce deuxième volet.

La réalisation fait passer des rires aux larmes, fait sourire puis bouleverse. Tout le monde peut sans mal s’identifier à l’un des membres de cette bande d’amis enfin réunis. Les caractères sont bien marqués tout en restant brouillés, et Guillaume Canet confie d’ailleurs aimer « la profondeur dans le champ, la possibilité d’avoir des personnages, flous, en amorce, pour créer cette proximité et cette complicité entre les acteurs et avec les spectateurs. ». Retrouver l’équipe et l’histoire des héros des petits mouchoirs est aussi plaisant. Le réalisateur, si réservé à la sortie du premier film dont le tournage n’avait pas été rose, aime également renouer avec cette bande de potes – acteurs amis et personnages amis. Ceci dit, malgré le bon moment passé devant cette comédie dramatique, peut-être le film est-il un peu trop long, et la fin trop facile.

La bande-annonce ici.

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