Un vrai page-turner (L’homme qui s’envola, Antoine Bello)

Walker a tout pour être heureux. Il est riche, est à la tête d’une entreprise prospère, est père de trois beaux enfants et adore sa femme. Seul hic, et non des moindres : il n’a pas de liberté. Pas de temps pour lui. De simple fantasme, l’idée d’organiser sa disparition prend de plus en plus de place dans sa tête et dans sa vie jusqu’à ce qu’il mette son plan à exécution et qu’il s’enfuie. Pas de chance, son assureur rechigne (logiquement) à payer son assurance-vie qui s’élève à plusieurs millions : un détective est donc dépêché pour enquêter sur sa mort et la chasse commence.

Le style est assez passe-partout et agréable à lire, mais l’histoire fait de L’homme qui s’envola un vrai page-turner. Le lecteur veut savoir comment les choses vont se passer, qui va l’emporter. La construction joue pour beaucoup dans la montée du suspense : Antoine Bello a choisi dans la deuxième partie de son roman d’alterner les points de vue. Tantôt la femme de Walker écrit dans son journal, tantôt Walker évoque ce qui s’apparente à sa cavale, tantôt Nick Shepherd couche sur le papier les informations qu’il glane sur le fuyard. Chaque personnage a une psychologie travaillée, un caractère abouti. Tous sont attachants, semblent proches du lecteur, narration à la première personne oblige. Le roman gagne en profondeur grâce à ce procédé et à cette alternance de focalisation : les événements sont vus sous différents angles, ce qui ne les rend que plus réalistes, presque tangibles.

Il est simplement dommage que l’épilogue soit autant téléphoné, dommage que le talent de l’auteur flanche trois pages avant la fin. L’homme qui s’envola reste un bon livre, à la fois thriller psychologique, road-trip, romance et roman d’aventure, savant mélange de genres.

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