Un roman tout en finesse, sur l’amitié et l’amour, sur l’écriture, sur l’humanité et la vie.
Le narrateur raconte, il raconte son enfance, sa rencontre avec les Rabell – une famille riche, aux sombres secrets, une dynastie presque. Il raconte aussi son adolescence – leur adolescence, et leurs conneries, leurs déboires et leurs découvertes, leurs premières fois et leurs amours. L’âge adulte arrive à l’horizon, et avec lui les compromis de la maturité – si jamais maturité il y a. Mais, comme le demande la quatrième de couverture, « oublie-t-on jamais son amour de jeunesse ? ».
Kjell Westö écrit ici une fresque qui s’étend sur cinquante ans, dans une Finlande éblouissante, pleine de levers de soleil et d’autant de crépuscules et de « ciels jaune soufre ». On sent l’amour de l’auteur pour son pays, pour ses paysages et même pour ses travers. Les héros évoluent, leur vie se construit sous nos yeux, lentement les années s’égrainent et avec elles les destins se mêlent et se démêlent, se croisent puis s’éloignent.
Le roman est construit en quatre parties scindant une vie, la résumant à quelques six cents pages et à des souvenirs couchés sur le papier. Le rythme est pépère mais on prend plaisir à prendre notre temps, à voir le film des vies se dérouler au rythme des ans et des pages.
Pendant les premiers chapitres, il faut aller contre l’envie de fermer Nos souvenirs sont des fragments des rêves. Mais résistez, le jeu en vaut la chandelle, et largement ! L’auteur, déjà lauréat de deux prix scandinaves prestigieux, a besoin de plus de quelques lignes pour installer ses personnages, poser les bases : son livre, c’est un diesel qui se savoure une fois la réticence des débuts dépassée.
Celui qui nous emmène avec lui dans son histoire et qui fait de nous le complice de ses sentiments et de ses commentaires intérieurs, de ses pensées et de ses dilemmes, tire son inspiration de ses souvenirs. Ils sont la base de ce qu’il écrit, la motivation de ses choix.
La fin est géniale, la tension monte dans l’ensemble de la dernière partie et Westö transforme son livre en un semblant de thriller. Son style est imagé, poétique tout en restant terre-à-terre et il nous offre une pépite hybride, mélange entre les conventions et les genres.
Une ode à la Finlande, à l’amitié et à l’amour. Régalez-vous (et passez outre les quelques maladresses du traducteur).
La page de l’éditeur ici 🙂
7 réponses sur « Nos souvenirs sont des fragments de rêves (Kjell Westö) »
[…] jamais tomber dans la caricature ou le catalogage, l’auteur démontre une nouvelle fois après Nos souvenirs sont des fragments de rêves et Un mirage finlandais, la finesse de son écriture et son habileté à dire la lumière, la […]
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[…] peindre les nuages de l’azur ou son embrasement. En effet, déjà alors, cinq ans avant Nos souvenirs sont des fragments de rêves, Kjell Westö avait un don certain pour écrire la lumière, pour raconter l’insaisissable […]
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[…] Un roman tout en finesse, sur l’amitié et l’amour, sur l’écriture, sur l’humanité et la vie.Le narrateur raconte, il raconte son enfance, sa rencontre avec les Rabell – une famille riche, aux sombres secrets, une dynastie presque. Il raconte aussi son adolescence – leur adolescence, et leurs conneries, leurs déboires et leurs découvertes, leurs premières fois et leurs amours.Plus d’infos sur cette fresque finlandaise éblouissante, pleine de levers de soleil et d’autant de crépuscules et de « ciels jaune soufre » ici 😊 […]
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Pour la Finlande, et pour ce que tu en dis, je note!
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Avec plaisir ! 😊
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Merci beaucoup pour cette chronique qui me fait découvrir ce livre qui me donne très envie de le lire !
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Mais de rien ! Avec plaisir même, c’est toujours sympa de partager les lectures qu’on a aimé
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