Dans ce roman-poème d’Ali Cobby Eckermann, les mots camouflent davantage que leur sens premier, leurs couleurs reflètent celles des plumes des oiseaux qui guident Ruby Moonlight. Après un massacre, la jeune aborigène est la seule survivante de sa tribu et elle erre dans le bush jusqu’à rencontrer Jack, un homme blanc. Leur liaison est interdite dans l’Australie raciste du XIXème siècle et le danger rôde, exprimé en peu de sons par l’autrice, traduite avec autant de finesse que de sobriété par Mireille Vignol. Les Blancs guettent ; les autres tribus veillent. Tous conspirent contre ces liens considérés contre-nature.
Les vers brefs et épurés de la poétesse sont semblables à des flèches qui atteignent leur cible en vibrionnant, exprimant des sentiments que parfois de longues phrases ne suffisent pas à traduire. Un amour pur et simple naît et s’épanouit ainsi dans le bush aussi hostile qu’accueillant, fourmillant de vies minuscules et de présences animistes. Les mots chantent et disent sans ornements inutiles, simplement là, se répondant et laissant leurs sonorités envelopper le lecteur et les deux héros, jouant avec le blanc de la page et la désolation foisonnante du désert australien.
Ali Coby Eckermann – Ruby Moonlight
[Ruby Moonlight – traduit par Mireille Vignol]
Au vent des îles
20 janvier 2023 (rentrée littéraire d’hiver 2023)
82 pages
10 euros
Ils/elles en parlent aussi : L’élégance des livres
Une lecture dépaysante.
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Oui, tout à fait !
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Je viens de lire une formidable traduction de Mireille Vignol et mes découvertes littéraires avec Le vent des îles ont été fantastiques alors je note !
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Tu m’en vois ravie !
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Un « roman poème » qui me semble très attirant ! Merci Cécile 🙂
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Merci à toi !
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Le thème m’intéresse, mais je redoute un peu le côté poésie.
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C’est un roman composé de poèmes mais les vers restent sobres et accessibles je trouve.
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