L'ambre romaine, le tourbillon de la ville et son soleil d'or se parent ici d'un vernis nostalgique. Gianfranco Calligarich et ses personnages errent, un dernier été en ville. (...)

L'ambre romaine, le tourbillon de la ville et son soleil d'or se parent ici d'un vernis nostalgique. Gianfranco Calligarich et ses personnages errent, un dernier été en ville. (...)
L'enfant de la prochaine aurore oscille entre quête des origines et dystopie glaçante, proche du thriller. Louise Erdrich signe un roman déparant dans sa bibliographie, page-turner au rythme changeant, similaire au monde de demain qu'il dépeint.
Jean-Baptiste Andrea signe un roman entre prosaïsme, violence et poésie. Cette dernière se fait parfois trop rare mais elle est bien présente, en filigrane, pour dire l'Enfer des Confins où vivent des diables et des saints.
Agathe Saint-Maur se glisse dans la peau d'un jeune homme endeuillé et amoureux qui relate sa passion mourante, faite de larmes et d'éclats, de sel et de fumée. Pour cela, elle s'appuie sur un lyrisme parfois lourd alors que ce roman aurait pu être simplement beau.
La narration facétieuse de ce roman épouse les battements d'ailes du colibri, volette entre passé et présent. Ainsi, Sandro Veronesi fragmente une vie humaine pour mieux la sublimer.
La fumée âcre des usines est là, flotte toujours dans l’air, lourde réminiscence de la Détroit d’avant, d’avant la "Bankruptcy", d’avant la misère. D’entre deux misères. En 2013, la ville se vide, les hommes désertent et ceux qui restent sont vides, aussi vides que les rues, que les manufactures désaffectées, vides de rythme, vides d’amour, …
Lalla Sarah a tout d’une reine, sauf son trésor d’or, malgré ce surnom de princesse dont l’affuble un Abdellah moqueur. Son petit voisin la raille, son regard goguenard barré du grillage qui sépare le quartier Hay Mohammadi du bidonville où il vit. Sarah habite à la limite, entre les très pauvres et ceux du peuple …
Un roman en vers pour dire l’éclat du premier amour, du cœur qui bat plus fort puis qui chavire, qui sombre dans la mer léchant la terre. Marie Testu parvient à faire éclore des images, des couleurs, de la lumière en peu de mots, en peu de sons qui se répondent et se font écho …
En 1986, alors que s’ouvre la période de Kingdomtide, précédant l’Avent et célébrée par les Méthodistes, une Texane de soixante-douze ans part avec son mari pour le Montana, espérant passer quelques jours dans une cabane, au grand-air. Leur petit avion se crashe et, miraculée, la vieille dame doit apprendre à subsister en pleine forêt – …
En lisant ces éclats de vie, d’aucuns réaliseront que Sinéad Gleeson n’a pas eu une existence aisée. Problèmes osseux, hanche de porcelaine, leucémie, kystes, césariennes – son corps a souffert. Du métal est éclaté partout en elle, à l’image d’étoiles dans le ciel. Alors pour raconter cette enveloppe qu’elle habite, elle mêle souvenirs et sensations, …
Ocean Vuong n’écrit pas seulement une lettre à sa mère – il écrit aussi une déclaration d’amour à celui qui habita son cœur en premier et qui le tira du « monde des noyés » pour le métamorphoser en eau, ruisselante et forte, imprévisible et impétueuse. Il raconte le Vietnam de Lan, sa grand-mère, et celui de …
Tu ne désireras pas (Want Not) est bâti à la manière d’un triptyque, chacune des toiles faisant écho à l’autre, communiquant avec sa voisine. L’alternance entre trois personnages, trois environnements différents rythme le roman. Les longues phrases de Miles s’enroulent sur la page, lignes après lignes, sans doute conséquence de sa volonté de se plonger …
Peter Swanson a ici recours à un procédé que son héros considère lui-même comme de plus en plus commun et recherché de nos jours : un narrateur à la fiabilité douteuse. Seulement, pour que ce procédé fonctionne, il ne nécessite pas forcément une narration à la première personne et de régulières apostrophes adressées aux lecteurs : J. …
Le voleur d’amour semble d’un autre âge. Puisant dans les romans gothiques et les mythes vampiriques, dans Dracula autant que dans les contes maléfiques, Richard Malka – qui est aussi avocat et représente Charlie Hebdo notamment – crée un homme-monstre, qui se nourrit d’amour, dépouille ses victimes, boit leur vie comme le comte roumain buvait …
Roman noir familial, L’arbre du mal n’est pas sans rappeler Le maître des illusions de Donna Tartt. Un narrateur masculin, sûr de lui et finalement peu sympathique, à qui tout (ou presque) réussit jusqu’à un instant T où sa vie part en vrille – instant que Tana French met en scène et à partir duquel …
L’atmosphère de Traverser la nuit est particulière, le roman comme nimbé d’une lumière blême émergeant d’un rideau de brouillard. Hervé Le Corre sait écrire les heures sombres et les lueurs qui caressent la route ou les arbres, les néons qui aveuglent le pare-brise trempé ou le soleil qui perce d’épais nuages noirs. Évoluent aux alentours …
Une suite d’événements ou le mal engendrant le mal, cercle vicieux immémorial. Célèbre journaliste russe d’opposition, Mikhaïl Chevelev signe un roman fort et mordant sur le pouvoir de son pays, son histoire et la société dans son ensemble. Tout comme lui, Pavel, son héros, est journaliste : il travaillait au Courrier Russe avant que le journal …
Nicolas Barral, avec ses illustrations colorées et faussement gaies, entraîne le lecteur dans le Portugal de Salazar, entre oppression et mort – mais l’amour vient percer les nuages noirs de la dictature. Fernando est médecin et ses aventures d’activistes sont terminées depuis longtemps. Il se contente de sa routine, de ses coups d’un soir, l’esprit …
Chris Kraus le dit lui-même, l’histoire nazie a une influence non négligeable sur son œuvre. S’il s’en éloigne davantage dans Baiser ou faire des films que dans La fabrique des salauds, son narrateur, Jonas Rosen, n’en est pas moins tourmenté par les actes nébuleux de son grand-père, Apapa, qui fut SS pendant le Troisième Reich. …
« Homesman » pourrait être traduit par « rapatrieur ». C’est en tout cas le néologisme que Laura Derajinski a choisi pour décrire le « homesman » évoqué par Glendon Swarthout, cet individu élu pour ramener des femmes ayant perdu la tête chez elles, à l’Est, loin de leur époux, de leur foyer, des Grandes Plaines de l’Ouest, des hivers glacials, …
Zoomania retrace l’histoire de quatre frère et sœurs, devenus orphelins après qu’une tornade de force 5 a balayé la ferme où ils vivaient avec leur père. Le roman commence comme Le magicien d’Oz, dans l’esprit de Cora, une fillette fascinée par le doigt de Dieu formé par le vent et la pluie. Et puis Abby …
Avec Casa Triton, Kjell Westö confirme son talent de conteur. En mêlant le « monde d’après » à la musique, il signe un roman à la fois visuel et sonore qui prend en compte la lente déchéance de la Terre mais qui est avant tout un hommage à la musique – classique et populaire. Brander est un …
La plume de Marie NDiaye est à la fois légère et lourde, d’une lourdeur ampoulée, verbeuse, désuète. Son héroïne, Me Susane, a quarante-deux ans et elle est avocate. Hantée par le souvenir d’un après-midi passé dans la chambre d’un garçon qui l’a révélée à elle-même et à sa vocation, elle s’interroge sur son nom, acculée …
Comme dans Orange amère, Ann Patchett joue avec la temporalité, instaure un dialogue entre passé et présent. Le narrateur, Danny, a grandi dans une maison majestueuse d’Elkins Park, entouré des deux domestiques qu’il adorait, de sa sœur et de son père. Sa mère a disparu alors qu’il était encore petit, évaporée loin de cette demeure, …
David Heska Wanbli Weiden est membre de la Nation lakota sicangu, qu’il définit lui-même comme l’une des plus résilientes au monde. Avec Justice indienne, son premier roman, il leur rend hommage, pointe du doigt les conditions de vie dans les réserves et les manquements des autorités fédérales. Narré à la première personne par Virgil, justicier …
Lire la suite de Justice indienne, David Heska Wanbli Weiden
Le grand jeu des illusions, la valse des ombres et des tours de magie, les plumes et les paillettes avec la mer en toile de fond, voilà ce que promet ce roman de Graham Swift. À Brighton, en 1959, Evie et Ronnie donnent du leur pour le spectacle de Jack Robbins, tissent du rêve et …