Avec cette série, Hirokazu Kore-eda adapte un manga de Koyama Aiko et lève le voile sur un monde que les Occidentaux connaissent mal : celui des geisha qui ne sont pas des courtisanes, contrairement à ce que beaucoup croient, mais davantage des artistes. Alors que s’ouvre Makanai : dans la cuisine des Maiko, les deux héroïnes ont seize ans et arrivent ensemble à Kyoto pour rejoindre un yakata, sorte de pensionnat et d’école formant les jeunes filles à l’art du mai, cette danse lente et aussi délicate que la série, danse autour de laquelle se construit le métier de geisha. Avant de pouvoir se produire en public, d’être reconnues, elles suivent ainsi une formation faite de plusieurs étapes – elles seront tout d’abord novices puis maiko (apprenties geisha) et enfin geisha. Toute une culture se dévoile doucement alors que des recettes sont élaborées, des objets inconnus de nous découverts, des mœurs évoquées, tandis que Hirokazu Kore-eda filme la première année de Kyio et de Sumire dans le yakata, loin des leurs et de leurs habitudes. Un certain réconfort se dégage pourtant de ces neuf épisodes, une sensation douillette malgré l’exotisme asiatique du décor et du récit. Makanai est avant tout un récit d’apprentissage humaniste et universel, tendre et bienveillant, d’où, sans doute, l’apaisement qui s’en dégage.
Si Sumire se plie sans mal aux coutumes et à la rigueur que l’on attend d’elle, gracieuse de nature, Kiyo a plus de mal, maladroite, distraite et davantage attirée par les fourneaux du yakata que par les salles de cours. Amies depuis des années, les deux adolescentes se serrent les coudes malgré leurs différences et leurs envies qui divergent. Leurs liens et ceux qu’elles tissent peu à peu avec les autres apprenties, les maiko confirmées et les mères supérieures de la maison – à qui elles rendront des comptes une fois intronisées – mâtinent cette série d’une douceur pleine de finesse et de grâce, contemplative, réflexive de notre condition humaine et de ces maux.
De : Hirokazu Kore-eda
Avec : Nana Mori, Deguchi Natsuki, Aju Makita
Année : 2023
Nombre d’épisodes : 9
Durée moyenne : 45 minutes
A voir sur Netflix
Ils/elles en parlent aussi : Le blogue de Tilly. Watch buddy. The spectators
Série repérée, mais je ne me suis pas lancée, de peur que son rythme soit un peu trop lent/contemplatif pour moi…
J’aimeAimé par 1 personne
Essaie et tu verras ! C’est vrai que c’est lent mais c’est ce qui fait son charme je trouve. Il y a quelques temps morts mais à mon sens la série permet dans l’ensemble de ralentir un peu sans trop de peine.
J’aimeJ’aime
J’ai vu cinq ou six épisodes, parce que je suis fan de Kore-Eda, mais je n’ai pas fini la saison. C’est sympa, mais un peu lent tout de même. Par contre, j’adore toujours la prise de vue et la direction d’acteurs (d’actrices, dans ce cas)
J’aimeAimé par 1 personne
C’est vrai que c’est lent mais j’ai aimé ce côté contemplatif et réconfortant, comme une pause dans le rythme trop rapide des jours 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Ah! Grand merci pour cet article. Moi qui suis si friand de l’œuvre de Kore-eda, je ne peux faire l’impasse sur cette série !
Et en plus, ce bel article met en appétit 😀
J’aimeAimé par 1 personne
Je pense alors que tu seras conquis 🙂
Merci en tout cas !
J’aimeAimé par 1 personne
Je l’ai repéré et c’est vrai qu’il me tente. Vous savez combien de volumes sont prévus ?
J’aimeAimé par 2 personnes
Je pense que ce ne sera qu’une seule saison mais sans certitude. Elle se décompose en 9 épisodes.
J’aimeJ’aime
Merci pour votre réponse. J’espère le trouver dans mon réseau de bibliothèques. Bon dimanche.
J’aimeAimé par 1 personne
Ah mais c’est une série !
J’aimeJ’aime
Oui, j’avais bien compris. Mais pour l’instant mon réseau ne l’a pas.
J’aimeAimé par 1 personne
D’accord, désolée de cette incompréhension. Il n’existe pas de DVD français de la série pour le moment, elle est seulement disponible sur Netflix, mais à surveiller !
J’aimeJ’aime