The Great est une farce, une satire grotesque et outrancière de la cour russe du XVIIIème siècle. La caméra suit le parcours de Catherine, celle qui deviendra la Grande Catherine, tandis qu’elle part d’Allemagne pour épouser Pierre III, petit-fils (mais aussi et surtout fils dans cette fiction, Tony McNamara ayant fusionné les deux hommes) de Pierre le Grand, l’ombre du grand homme planant sur chacune de ses actions, régies par ses appétits et ses caprices, tant sexuels que gustatifs. L’empereur, à qui Nicholas Hoult prête ses grands yeux bleus et son délicieux accent so british, est expressif, violent, impulsif, et outrageusement drôle dans ses réactions décalées, impétueuses et irréfléchies. En réalité, même réfléchis, ses actes mènent à la mort et à la peur, tant il a pour seule préoccupation sa satisfaction personnelle. Il nourrit en son cœur la certitude d’être idolâtré, beau et magnanime. Catherine, jeune, éduquée, sensible et pleine d’espoir, d’ailleurs interprétée par une Elle Fanning fraîche et tendre, est saisie par ce pays froid et sanguinaire qu’elle imaginait comme tout autre chose. Cette dictature sauvage la frappe et, peu à peu, naît dans son esprit un nouveau désir : celui de renverser son mari pour prendre sa place et faire de la Russie un grand pays porté par les Lumières qui apparaissent en France, par la science et l’humanité.
La première saison de cette série réalisée par le scénariste de La favorite se concentre ainsi sur la vie délurée et décadente sous le règne de Pierre III, entre assassinats quotidiens, banquets et parties de chasse pour le moins originales. Pour fil conducteur, les tractations de Catherine et de ses alliés pour prendre le pouvoir ou, dans l’intervalle, pour manœuvrer l’empereur à grand coup de compliments et d’ironie. C’est une réalisation excessive dans tous les sens du terme, ce qui fait son charme tapageur et irrésistible, clinquant et sanglant, délicieux et dégoutant. Les épisodes restent assez inégaux mais l’ensemble a une telle aura et assume tant et si bien sa caricature que la série fait mouche, critique acerbe des puissants – d’hier et d’aujourd’hui.
La deuxième saison, elle, se concentre sur la mise en place d’un nouveau pouvoir, plus libertaire et démocratique, ce qui assagit ainsi le scénario et modère sa satire ravageuse, la faisant flirter avec le ridicule. Le piquant est modéré, et les épisodes, irréguliers, même si la seconde moitié de la saison décolle davantage.
De : Tony McNamara
Avec : Elle Fanning, Nicholas Hoult, Phoebe Fox
Année : 2020 / 2022
Nombre d’épisodes par saison : 10
Durée moyenne : 60 minutes
A voir sur Starzplay
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Pamolico - critiques romans, cinéma, séries 
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tentant 🙂 je note pour le plaisir de retrouver la Grande Catherine 🙂
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C’est assez délicieux pour qui aime ce second degré décapant 🙂
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Je n’avais pas aimé La favorite, je n’aime pas cette surenchère de nudité et de grotesque.
Cette série est dans la même veine que la Favorite ?
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Il y a certaines similitudes, notamment dans cette manière de jouer avec l’histoire et de faire une satire d’une cour royale (ou impériale). Malgré tout, je me suis bien plus amusée ici et j’avoue avoir franchement ri à de nombreuses reprises. La série est beaucoup plus ludique, elle prend bien plus de libertés vis à vis de la réalité, ce qui lui permet d’être dans l’outrance presque permanente. Mais si tu n’aimes pas le grotesque, je ne suis pas sûre que tu sois emballée. Regarde la bande-annonce peut-être ?
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Merci pour la réponse ! Dans un premier temps, tu as raison je vais regarder la bande-annonce 😉
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N’hésite pas à revenir me dire 😉
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Bonjour Ceciloule,
Merci pour cette critique.
Je suis en train de finir la seconde saison et je trouve la série assez drôle ! Comme tu le dis, c’est grotesque. J’aime beaucoup les séries portant sur un fait historique et le trait comique fait naître un intérêt pour cette période (pour ma part).
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Bonjour Maxime,
Nous sommes d’accord, c’est drôle et la satire est vraiment réussie. Même si beaucoup d’événements sont inventés, oui, cela attise notre curiosité 🙂 merci de ton passage !
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