Une meute d’hommes dangereux
Cette série chilienne disponible sur Arte et sur Amazon Prime Video met en scène de riches adolescents de Santiago, lycéennes manifestant pour plus de justice, moins de viols et de violences, lycéens machos et prompts à bondir sur ces jeunes femmes. L’une d’elle, Blanca, disparaît. Sa sœur et ses amies continuent à brandir des pancartes et tâchent de comprendre ce qui lui est arrivé tandis que la police enquête. Trois femmes sont chargées de l’affaire, chacune de ces héroïnes ayant d’ailleurs une rare épaisseur. Deux sont mères de famille, la troisième est solitaire, sombre et mystérieuse. Rapidement, va s’imposer l’évidence : tout est causé par un jeu sur le Darknet, jeu dangereux qui embrigade des dizaines et des dizaines d’hommes, jeunes et plus âgés – el juego del lobo, le jeu du loup, créant une véritable meute de mâles alphas prêts à tout pour passer au niveau suivant… Certains plans sont sanglants et flirtent avec le sordide mais la série ne se limite pas à ces sinistres images. Ainsi, l’ensemble se campe sur des bases solides et des protagonistes globalement profonds et travaillés – même si les personnages masculins sont trop systématiquement misogynes, oppresseurs de la cause féminine et féministe.
Vileda et Castro San Martin en guerre contre le patriarcat
Cette première saison mêle habilement la quête des jeunes femmes et celle des policières, la vie familiale de ces dernières et le quotidien au commissariat, entre éthique et pression de la presse, du ministère, de l’opinion publique. C’est ainsi l’occasion pour Enrique Videla et Sergio Castro San Martín, deux hommes, de dénoncer le patriarcat qui régit la société chilienne et latine en général, tant grâce à des portraits de femmes fortes et attachantes qu’en choisissant un point de départ qui ne pouvait que les mener sur cette voie engagée. Les mécanismes de l’endoctrinement sont finement dépeints, les garçons au cœur de ce jeu vidéo pernicieux étant aussi bien des rugbymen populaires que des adolescents seuls et peu sociables se saisissant de cette opportunité pour rejoindre un cercle fermé qui menace de s’élargir encore et encore… Ainsi, on pensera à La Vague et à cette facilité avec laquelle un leader peut créer un groupe, le souder et en faire une meute, peser sur les esprits en instillant une menace sourde mais permanente sur les plus fragiles, les moins convaincus.
Titre original : La Jauría (La meute)
De : Enrique Videla, Sergio Castro San Martín
Avec : Antonia Zegers, María Gracia Omegna, Daniela Vega
Année : 2019
Nombre d’épisodes : 8
Durée moyenne : 45 minutes
Disponible sur Arte et sur Amazon Prime Video
Quant aux Chroniqueurs de Cliffhanger et Co, ils n’ont pas été emballés…
Tu me fais découvrir cette série. Je n’ai pas canal + ni Amazon Prime. Arte la diffuse aussi donc pourquoi pas car le sujet est intéressant, important. Merci Cécile, passe une excellente soirée 😊
J’aimeAimé par 1 personne
Elle ne te décevra pas 😉 bon dimanche à toi Fred 😊
J’aimeAimé par 1 personne
J’ai aimé et comme je te l’ai dit j’ai trouvé la résolution assez vite… Oui violente mais tolérable et de beaux portraits féminins 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Nous sommes d’accord alors 😉
J’aimeAimé par 1 personne
A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
J’aimeJ’aime
Bon, alors, beaucoup de violence, certes, mais néanmoins quelques portraits finement ciselés. Le ressort psychologique de ce besoin d’appartenance n’est pas nouveau, mais toujours aussi inquiétant. Je trouve la série intéressante, mais une saison me suffit.
J’aimeAimé par 1 personne
Je suis tout à fait d’accord ! L’ensemble fait froid dans le dos mais se tient vraiment.
J’aimeJ’aime
j’ai fait l’impasse j’avoue! trop de violence dans les « images-résumés » il y a tellement de féminicides depuis quelques mois que la lecture des journaux me suffit 🙂
c’est moi ou les programmes TV sont encore plus nuls que les étés précédents les rediff à la tonne 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
La série est assez violente et ne fait pas l’économie de certaines images de viol ou de cadavres sans pour autant tomber dans le voyeurisme systématique, mais je comprends que tu aies fait l’impasse pour cette raison.
J’avoue que je ne regarde même plus, je me cantonne à Canal + qui passe de nombreux films qui étaient encore en salles il y a quelques semaines, et aux plateformes de streaming…
J’aimeAimé par 1 personne
idem pour moi! heureusement qu’on a canal + et je vais finir par céder aux sirènes de Netflix!!!
on se demande pourquoi on paye une taxe TV il devrai y avoir obligation de résultats!!!
j’adore regarder le tour de France, ou Roland Garros mais ce n’est plus de la retransmission de sport; on nous empêche de suivre la pub en la coupant avec le sport au lieu de l’inverse.
Je fais autre chose en même temps…
J’aimeAimé par 1 personne
Je te comprends… même si je crois qu’Amazon prime vaut plus la peine finalement ! (Mention spéciale à Mad Men que je binge watche en parallèle de The West Wing dispo quant à lui sur canal +)
Effectivement, les coupures pub sont vraiment envahissantes et dérangeantes… heureusement qu’il y a du replay (même s’il n’y échappe pas totalement) 🙂
J’aimeAimé par 1 personne