Feel Good, Mae Martin (saison 1)

Deux jeunes femmes, l’une qui rêve des muscles de son prince charmant depuis son plus jeune âge, princesse brune et british, un peu coincée, « straight » dans tous les sens anglais du terme ; l’autre, blonde aux cheveux courts, garçon manqué à l’accent américano-canadien, aux « r » aussi marqués qu’elle-même est effacée derrière une androgynie touchante. Elle aime à voir l’identité sexuelle comme indéterminée, volatile et a donc tendance à s’enticher de jolies filles bien dans leur peau qui aiment se blottir contre des pectoraux solides – elle contredira tous leurs principes et les amènera à elle. Incertaine, hantée par ses démons, Mae Martin, actrice, réalisatrice et personnage centrale de cette série, se réfugie derrière ses sketchs et derrière son apparente solidité cynique. Pourtant, elle est fragile et Georgina, alias George, découvrira les facettes cachées de sa petite-amie peu à peu, alors qu’elles ont emménagé ensemble et apprennent la vie à deux – ou plutôt à trois puisque le colocataire de George rôde, jamais bien loin, toujours là pour dédramatiser certaines situations tragiques et apporter humour et légèreté au quotidien. Le passé de Mae, tel un spectre dangereux, plane au-dessus du toit de cette maison du bonheur qui ne le restera pas… La drogue et ses ravages n’en ont pas fini avec la jeune femme.

Feel good s’interroge sur la sexualité et sur le genre, mais c’est avant tout une jolie histoire d’amour. Les deux actrices habitent réellement leur personnage et les six épisodes d’une demi-heure de cette première saison sont touchants, à la fois mélancoliques, tendres et ironiques. Une belle réussite Netflix !

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