Dans l’imaginaire collectif, la Guerre des Roses c’est cet affrontement un peu mythique symbolisé par des pétales blancs sur des pétales rouges, les épines de l’une pénétrant la chair de l’autre fleur, le sang imprégnant leur peau fragile. Dans les faits, avouons que tout est plus flou. Deux dynasties britanniques qui s’opposent, se disputent le pouvoir et la couronne : les Lancaster d’un côté, les York de l’autre. Sauf que les sangs sont sur le point de se mêler, que les dissentions internes menacent de faire céder le fragile équilibre au sein de chaque camp, que les noms se brouillent, que la généalogie se mélange dans nos têtes.
The White Queen revient donc sur cet événement marquant de l’histoire de l’Angleterre, du milieu du XVème siècle à sa fin. Adoptant au départ le point de vue de la future reine Elisabeth Woodville (Rebecca Ferguson), épouse d’Édouard IV, elle s’attarde sur les complots de la cour, sur les histoires de cœur et les rancœurs, sur les désaccords et les cupidités chatouilleuses et susceptibles. Ce sont les femmes qui sont au centre de chaque épisode, les filles et les épouses, les fiancées et les mères. Les filles du « kingmaker », du « faiseur de roi » (Faye Marsay et Eleanor Tomlinson), partagent donc la tête de l’affiche avec Margaret Beaufort (Amanda Hale), mère d’Henri Tudor, et avec la reine Elisabeth – les hommes étant là pour rappeler que leur destin n’est pas vraiment entre leurs mains… Les premiers épisodes, réalisés par James Kent (Cœurs ennemis), sont teintés du parfum un peu capiteux et doucereux de la romance, mais les héros énamourés ne tardent pas à préférer leurs héritiers mâles à leur partenaire de couche et à convoiter davantage le trône que le corps d’une femme, seulement bonne à porter des enfants. Les intrigues dont s’inspirent Shakespeare pour ses pièces historiques dont Richard III sont donc cette fois représentées assez fidèlement, sorte de Game of Thrones réel et moins fantastique – quoique. Elisabeth Woodville, the white queen, fut en effet considérée par ses nombreux détraqueurs comme une sorcière maudissant ses ennemis pour mieux asseoir son autorité sur Edouard et sur le pays… Adaptée de trois romans (The White Queen, The Red Queen et The Kingmaker’s Daughter de Philippa Gregory) par la scénariste Emma Frost (à l’origine de The Man in the High Castle notamment), cette série a donc une acuité historique certaine et se regarde avec plaisir et effroi. Certes, les inlassables violons qui accompagnent drames et envolées amoureuses pourront lasser quelque peu mais les dix épisodes se dévorent avec un intérêt croissant. N’oublions pas que la BBC en est à l’origine, gage de qualité s’il en est… La saison 2 intitulée The White Princess, se focalise sur le destin de la princesse Elisabeth, fille d’Elisabeth Woodville et d’Édouard IV, interprétée cette fois par Jodie Comer (Killing Eve).
La bande-annonce de la série est disponible ici, et quant à la série en elle même, elle est visible en replay sur OCS et a été diffusée courant avril sur Chérie 25.
Ils en parlent aussi : Ma toute petite culture, Le blog des cinécurieux, Cultur’elle, The sparkling woman, Cinémathèque de Clélia
J’ai vu cette série, sur Chérie 25 justement.
Je ne connais pas l’histoire d’Angleterre et curieuse de voir cette série, je l’ai trouvée intéressante, mais j’ai parfois été perdue par les liens de parenté entre les différents personnages et de ce fait, je n’ai pas regardé la suite.
Par contre j’ai beaucoup aimé « Victoria » série sur les jeunes années de la reine Victoria d’Angleterre.
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C’est vrai qu’il faut parfois réfléchir un peu pendant les épisodes… mais j’ai quand même appris beaucoup de choses 🙂 J’ai un peu moins aimé The White Princess (et le casting est complètement bouleversé) mais l’ensemble reste de bonne facture.
Je note pour Victoria, merci !
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Ça sera bon. J’ai hâte de le voir. Merci pour le filon.
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Avec plaisir !
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A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
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