Tales from the Loop, ou une série uchronique étrange, où passé, nostalgie, poésie et science-fiction se mêlent. Cette série rétro-futuriste retrace la vie des membres d’une famille, chacun dépendant intimement des activités du centre de recherche sous-terrain où tous travaillent, the Loop (la boucle).
Le temps est élastique, revient comme un boomerang, s’enroule sur lui-même, rebondit comme une balle, s’arrête ou s’accélère, les particules cosmiques se déplacent, voguent sans que l’homme ne puisse vraiment intervenir. Les robots côtoient les habitants d’une petite ville fictive de l’Ohio – mais pas d’humanoïdes farfelus et effrayants, davantage de vieilles machines qui ressemblent à des tracteurs améliorés, à des assemblages disparates capables de se mouvoir dans un charivari métallique.
La solitude, l’écoulement du temps, les mystères de l’univers et la petitesse de l’homme sont, en filigrane, les thèmes clés de chaque épisode. L’atmosphère est étrange, onirique, empreinte de poésie, de douceur mais aussi de nostalgie. Comme dans un conte délicat, notre humanité est au centre de la question mais sans paraître l’être – et sans que le surnaturel et la magie sibylline des histoires relatées ne soient jamais démystifiés. Piano et violon répondant aux partitions de Philip Glass accompagnent la lenteur mélancolique du scénario. Nature et champs encombrés de machines agricoles décrépies, ville aux façades rappelant l’Amérique des années 1980 – puisque c’est bien l’époque qui est supposée prévaloir. Tous ces plateaux font écho aux peintures numériques de l’artiste suédois Simon Stålenhag, au roman éponyme qu’il a écrit ainsi qu’à un jeu de rôle qu’il a illustré : toutes ces œuvres ont inspiré Nathaniel Halpern, le scénariste de Tales from the Loop et les réalisateurs, leur ont permis de construire cette ambiance si particulière, d’imaginer les aventures des enfants de cette famille – enfants passés désormais adultes, enfants présents.
Si Nathaniel Halpern est à l’origine de cette série, les épisodes ne sont pas tous signés du même réalisateur : on compte notamment parmi eux Jodie Foster ou encore Andrew Stanton (créateur de Wall-E et du Monde de Nemo).
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Votre critique me donne envie de me relancer à regarder cette série : j’avais essayé sans persévérer.
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Disons que c’est éthéré et assez lent, très contemplatif, donc ça peut facilement ne pas plaire comme ça peut envoûter… tout dépend des envies du moment et des goûts !
Merci de votre passage 🙂
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Tu poses des mots très juste sur cette série qui a choisi la lenteur, la rêverie, la réflexion, par rapport à d’autres séries actuelles. Et le sujet du temps qui passe, qui n’est pas tant abordé que ça finalement ! L’équilibre entre condition humaine et science-fiction est parfait. Une vraie bouffée d’air frais cette série.
D’un côté, je me dis que cette saison 1 suffit, de l’autre, il y a encore tant de peintures de l’artiste dont les réalisateurs peuvent s’inspirer (notamment The electric state, qui est sous une forme de journal intime avec récit plus linéaire). Mais peut-être que son statut d’une saison suffit.
Merci pour la mention ! 🙂
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Merci à toi pour ce commentaire !
Je ne connaissais pas l’artiste mais après m’être renseignée, je trouve que l’ambiance de ses toiles est parfaitement transposée, onirique et lente… je sais que les deuxièmes saisons ont souvent un goût amer ou décevant alors je crois que j’apprecierais que la série s’arrête là 😉
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Oui, je trouve qu’ils ont parfaitement transposé son univers graphique, en poésie, rétro-futurisme… Et je te comprends bien, cette saison suffit à elle-même !
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« Tales from the Loop » me tente beaucoup. Elle n’est pas sur Netflix malheureusement. Je vais essayer de la voir en streaming 😉
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Effectivement… amazon prime a un catalogue très complémentaire mais ça finit par coûter (merci papa d’être abonné à l’ogre) !
Bonne chasse alors 😉
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J’ai vu les deux premiers épisodes et c’est une merveille cette série. La musique est très belle aussi.👏 Retour en chronique prochainement. Je suis abonné à Netflix et aux Inrocks, à L’histoire mais pas à Amazon Prime.. ça fait un budget ^^ 😉 Beau weekend Cécile 😊
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Oui c’est vrai que ça monte vite… 😅 ravie que ça te plaise en tout cas ! 😁
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Ah, c’est une série qui me fait vraiment de l’oeil et je suis très heureuse de lire un aussi bel avis dessus !
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Je crois que c’est plutôt dithyrambique que ce soit dans la blogosphère ou dans le monde critique professionnel 😉
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Merci pour la citation, et complètement en accord avec ta critique et le commentaire d’Adlyn. J’accepte volontiers le caractère « inachevé » du récit, qui ajoute au mystère général. Et pourrait-on avoir une explication complète des mystères ? Je ne crois pas. Comme dans les œuvres de Simon Stalenhag, la rêverie et l’étrange priment sur le sens.
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Merci à toi de ce commentaire 🙂
Oui, je suis d’accord, avoir une explication ou même approfondir les réponses à certains mystères desservirait la série…
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J’ai beaucoup aimé la série. Elle se permet de sortir des sentiers battus, avec ce côté effectivement assez lent et contemplatif, et se sert de la SF pour parler d’humanité, c’est une prise de risques assez rare de nos jours mais que je trouve géniale. La saison 1, néanmoins, manque de dénouement à mon goût. Malgré le titre, la boucle n’est pas vraiment bouclée, beaucoup de sous-intrigues restent en suspens, que j’espère retrouver dans une saison 2 !
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C’est vrai que c’est rare et risqué, et pour que j’aime une série de SF il faut effectivement que ça soit une perle rare qui détonne !
Les saisons 2 ont malgré tout l’habitude de nous décevoir… alors je crois que je la préfére « incomplète » que mal complétée. Surtout que cela ajoute à l’aura de mystère et d’étrangeté qui nimbe la série 😉
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A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
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