Des « zarbis » en costume à plumes (Les incognitos, Nick Bruno et Troy Quane)

Ce dessin-animé a tous les avantages de l’animé sans ses inconvénients. Réaliste jusque dans les moindres détails architecturaux, il n’en garde pas moins l’humour qui colle au genre – et au nom du Studio. En effet, Blue Sky, qui est à l’origine de Rio mais aussi de la saga L’âge de glace, continue à se démarquer, même après avoir été racheté par Disney, en adaptant Pigeon: Impossible de Lucas Martell, avec Nick Bruno et Troy Quane aux commandes. Les traits d’esprits sont fins, bienvenus. C’est une réalisation actuelle, un dessin-animé plus international que jamais : c’est la première fois que j’entends parler à la fois espagnol, chinois et japonais dans ce type de film. Les peaux ne sont pas uniformément blanches, les accents sonnent justes, comme la bande-son, résolument moderne et rythmée. Quant aux personnages, ils sont attachants, ont un caractère différent et sont loin des stéréotypes habituels. La voiture de l’espion n’est cette fois pas la mythique Aston Martin mais le RSQ E-tron, concept-car Audi (à tomber et qui n’est pas sans rappeler la R8), créé spécialement pour l’occasion par la marque.

Walter et ses grands yeux bleus, son air innocent, est touchant, plein d’humanité et de bon sens. L’agent secret pour qui il travaille, dans l’ombre, avant que leur destin ne se croisent, Lance Sterling, est un James Bond noir, bâti comme un Man in Black, aux pectoraux aussi proéminents que son égo. Comme à l’habitude, l’un fait du bien à l’autre, lui apporte beaucoup, l’enrichit, le rend meilleur. Walter ne serait rien sans Lance et Lance ne serait rien sans Walter – surtout après avoir été transformé (par sa faute, ou grâce à lui, les avis peuvent diverger) en pigeon… Ce duo de choc détonne : pas d’amourette prévisible, ni même de couple hypersexué qui blase les spectateurs à cent lieues. À la place, un jeune inventeur, scientifique original qui croit au bien et dénonce une vision trop manichéenne dans notre société contemporaine, et, à ses côtés, un agent secret qui apprendra l’humilité et l’esprit d’équipe.

Entre la parodie délicieusement moqueuse et l’hommage, ce dessin-animé fantaisiste et innovant joue avec les codes pour créer un genre hybride, mêlant Les indestructibles aux Totally Spies, saupoudrant le tout d’une touche de 007, d’une pincée d’onirisme et d’une bonne dose d’auto-dérision. Mais le message porté par Walter est également à souligner : combattre le mal par le mal, ne serait-ce pas dépassé ?

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