Des espaces sauvages, des animaux, de la neige, des aventures risquées et un narrateur jeune, inexpérimenté et inconscient. Dans ce premier roman, Pete Fromm semble concentrer à lui seul tout ce qui fait le succès des auteurs chez Gallmeister.
L’auteur-narrateur, après avoir décidé sur un coup de tête de partir à l’université de l’Idaho à cause de sa mascotte (un mouflon), décide tout aussi inconsciemment d’adhérer à un programme de préservation de saumons sauvages. Il serait donc chargé de les surveiller pendant près de neuf mois, campant auprès d’eux pour pouvoir briser la glace et empêcher le courant de figer sous l’influence du froid. Désabusé par ses cours, en quête d’aventures et de grands espaces, Pete se retrouve donc au bord de la Selway, avec sa chienne, Boone, pour seule compagnie – les chasseurs et gardes de l’Idaho Fish and Game n’étant là qu’épisodiquement et encore, pas par les moins quarante des nuits les plus froides, pas lorsque Pete est confronté à un lynx, pas lorsqu’il s’empoisonne. Chasse, paysages lunaires, froid et reconnexion à sa nature la plus profonde. Finalement, la vie n’est pas si mal loin de toute civilisation. Ce fut un épisode qui le marqua à vie, comme il le confie dans l’épilogue et comme le ressent le lecteur, un épisode qui marqua le début de sa carrière d’écrivain aussi.
Il s’agit d’un récit initiatique à mi-chemin entre Into the wild (en bien moins dramatique) et Davy Crockett, saupoudré d’une bonne dose d’humour et d’auto-dérision. La plume tient le lecteur en haleine malgré quelques pages où il tourne un peu en rond, à l’image de l’auteur-narrateur, coincé entre sa tente et sa rivière, à ruminer de sombres pensées. Nous devenons le confident de Pete, nous l’écoutons se plaindre, nous avons même le sentiment de l’aider à surmonter ses (nombreux) coups de blues. Authenticité sauvage et descriptions fabuleuses d’étendues américaines sans fin, voilà ce qui caractérise Indian Creek. Tantôt une pointe d’envie nous chatouille l’estomac, tantôt nous saisissons notre couette et nous rapprochons du poêle en nous rappelant avec délice que, dans notre dehors à nous, il pleut peut-être, mais au moins, quand nous sortirons, nous ne nous enfoncerons pas jusqu’à la taille dans la poudreuse solidifiée par le gel, glissante et acérée, glacée et terriblement dangereuse.
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Commmentaire interessant. Ce livre m’a passionné par cette écriture très concrete, sans pathos et bien sûr par cette nature. Il m’a par contre gêné par les irruptions soudaines de motoneiges, de chasseurs,etc…de personnes assez peu empathiques ni originales. Une sorte de choc brutal entre nature et société de consommation brute. Cela ne semble pas avoir gêné le narrateur outre mesure ou alors l’a-t-il accepté comme une réalité.tel qu’elle est.
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Cette chronique reflète vraiment le livre. Tu l’explique bien mieux que moi ! Belles futures lectures et bon samedi
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C’est gentil mais j’ai bien aimé la tienne !
Bon weekend ensoleillé et bonnes lectures 😉
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Ping : Sukkwan Island, David Vann – Pamolico : critiques, cinéma et littérature
Toujours des trésors avec Gallmeister et la couverture est aussi belle que ta chronique👏. Merci Cécile 🙂
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J’aime de plus en plus cette maison d’édition…
Oh je suis touchée ! Merci à toi 😉
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Il a l’air chouette 😍 je me tourne de plus en plus vers Gallmeister qui régale bien souvent !
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Je suis dans le même cas que toi ! Je voyais des critiques des différents Pete Fromm depuis un moment alors quand l’occasion s’est présentée… 😉 je ne sais pas si c’est le meilleur mais c’est celui qui débute son aventure littéraire !
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Je le note 👍
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😉
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Merci pour le partage 😊.
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Avec plaisir ! 🙂
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A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
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