Un roman choral comme je les aime. Une journaliste, Esme, un businessman malheureux, Howard, une veuve, Carol et une émigrée ougandaise, Beatriz. Tous vivent à Londres et vont être amenés à se croiser lors de bien sombres circonstances…
Un chapitre pour un personnage, et une alternance durant tout le roman. Chacun a ses particularités mais il reste difficile de réellement s’attacher à eux. Quelques vagues d’affections nous saisissent à certains moments mais elles ne sont que passagères et c’est dommage. Des détails chez eux nous agacent, d’autres nous laissent perplexes et certains nous font penser à nous-mêmes et nous arrachent un sourire. Esme donne envie d’être secouée – elle est célibataire, ne vit que pour son métier et dans le fantasme de son patron, Carol a parfois des attitudes séniles alors qu’elle ne doit pas être si âgée à en juger par la fin du livre, et Howard nous inspire du mépris dès les premiers instants, mépris que l’on ne parvient à dépasser. Beatriz est la seule qui parvient à éveiller notre réelle sympathie, son histoire nous touche et son personnage aussi. La première moitié du roman m’a quasiment conquise mais la deuxième partie est moins enlevée, peut-être plus convenue. Le suspense est donc là sans être là et la fin reste un peu téléphonée : certes on ne s’attend pas à certains éléments de la révélation finale mais ils semblent presque trop beaux pour être vrais. Tout semble, malgré tout, presque un peu trop facile.
En ce qui concerne les rouages de l’histoire en elle-même, on se prend au jeu et on se surprend à attendre d’en savoir plus, de mieux comprendre ce qui se passe. Comme pour L’invitation, Elizabeth Day confronte plusieurs milieux sociaux au sein d’un même environnement restreint et leur fait faire face à un événement déroutant pour mieux comparer la réaction de chacun, pour montrer que nous sommes tous humains face au pire. Dit de cette façon, on pense à une chronique sociale sauf que le roman se lit très facilement et ne tombe à aucun moment dans des descriptions plombantes ou trop caricaturales comme peuvent le faire certains de ces livres.
En bref, un bon petit livre qui se lit tout seul mais on pourrait en attendre plus de l’auteure d’un aussi bon livre que L’invitation.
4 réponses sur « Un roman choral léger (Paradise City, Elizabeth Day) »
je note l’auteure que je ne connaissais pas. En général j’aime beaucoup le roman choral
merci pour ce partage 🙂
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Moi aussi, c’est un type de livre très riche ! Je te conseille Thomas Reverdy alors pour les romans choral 😉
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Je note que tu recommandes plutôt « L’invitation ».. Elizabeth Day je ne connaissais pas du tout. La magie des blogs réside dans ces découvertes. Merci 🙂
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L’invitation est vraiment un bon roman, l’alternance des points de vue apporte quelque chose d’indéniable à l’histoire qui est déjà très bien pensée et ces aller retour entre passé / présent ne pouvaient que me séduire… je ne peux que vous le conseiller 🙂
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