Une révolution ne se raconte pas (Trois enfants du tumulte, Yves Bichet)

Trois enfants du tumulte ou un roman fouillé, agressif tant il nous donne d’informations. Trop de personnages avec des noms de codes, trop d’événements autour de Mai 68, trop de changements de points de vue. L’idée de base est intéressante : un accident lyonnais, déclencheur du bazar, de la débandade de Mai 68, et des personnages qui gravitent autour. Il y a Mila Galpérine dont Théo, le narrateur (puis simple personnage) est fou amoureux, Delphine Valladon l’interne, Marianne Delcourt l’amante délaissée, et puis Bibi, et puis Danton, et puis Munch, et puis Raton, et puis Mireille et puis tant d’autres. Tous gravitent autour de ce fameux accident, autour de tant de lieux mythiques (ah bon ?) comme la Marmite du Diable, célèbre prison, comme la rue des Tables-Claudiennes, comme l’appartement où la baignoire dépasse du plafond.

Comme pour les deux autres romans du Prix France Culture Télérama déjà chroniqués, le lecteur se demande quel est le vrai, quelle est la part autobiographique dans ce livre foisonnant.

L’atmosphère très particulière rend ce roman hermétique, difficile à pénétrer, mais peut-être faut-il avoir fait Mai 68 (ou au moins avoir été né quand les événements ont eu lieu) pour comprendre, pour parvenir à envisager la frénésie qui agitait alors la France. Le style est agréable, les personnages peu attachants, l’intrigue intrigante mais tout est trop éloigné du présent, des préoccupations actuel. L’histoire qui raconte un bout de l’Histoire est peu accessible, relate les faits du point de vue du peuple, du peuple trop vaste, d’hommes et de femmes nombreux, froids, brouillés. Impossible de s’identifier à ceux dont les portraits sont à peine brossés, tout juste crayonnés. Décevant.

2 réflexions sur “Une révolution ne se raconte pas (Trois enfants du tumulte, Yves Bichet)

  1. Je n’ai pas lu ce roman et je ne sais pas si je le lirai un jour, mais à te lire j’ai l’impression qu’il entre totalement dans la catégorie des livres que j’appelle « auto-centrés », c’est-à-dire des livres écrits par une personne pour elle-même ou en tout s’adressant à son entourage proche, à celles et ceux qui ont partagé les mêmes expériences que l’auteur. J’en ai fait l’expérience récemment avec un roman très décevant qui m’avait semblé écrit pour l’auteur et sa bande de potes. C’est toujours dommage.

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