Un film qui nous tire les larmes (My Lady, Richard Eyre)

Emma Thompson retrouve un rôle de grande dame, juste et sage, d’une trop grande rigueur, rigueur qui nous laisse frissonnant et sanglotant. Au début, Fiona May, cette juge qui donne son nom au film, apparaît encore élégante, presque belle dans l’exercice de ses fonctions, malgré son âge. Elle est d’une droiture à toute épreuve, sérieuse en toute circonstance semble-t-il. Heureusement, Nigel, son fidèle greffier, allégorie même de la dévotion, donne un peu de légèreté au film – en tout cas au début… Et puis, comme tous les juges à un moment de leur carrière, elle tombe sur l’affaire qui va changer sa vie. Adam est témoin de Jéhovah – contraint ou consentent ? – et il refuse la transfusion qui pourrait le sauver de sa leucémie. C’est là que « My Lady » intervient. Elle va même jusqu’à se rendre à son chevet pour comprendre et mieux juger. Erreur, devoir ou destinée ? En tout cas, c’est cette rencontre qui va tout changer. Tout retourner. Tout bouleverser.

Le jeu d’acteur est sidérant de justesse : Emma Thompson est extraordinaire dans le rôle de cette juge se voulant impartiale, droite et juste. Fionn Whitehead (Adam) est indescriptible tant lui et le personnage qu’il habite si bien sont poignants, émeuvent aux larmes. L’acteur parvient à redonner une certaine humanité à Fiona May, humanité qui semblait lui manquer après des années à examiner des cas plus ou moins similaires. Mais rencontrer Adam…

La réalisation est filmée en toute simplicité : pas de plans compliqués, de flous artistiques : Ian McEwan (et son réalisateur) a cherché à sublimer son histoire, si bouleversante, en laissant l’émotion envahir l’écran à chaque instant. Pour cela, il s’est également appuyé sur une bande-son touchante à souhait. Quand ce n’est pas le piano de Fiona qui est choisi pour habiter l’espace sonore, ou la guitare d’Adam, Down by the Salley Gardens (un poème de Yeats mis en musique) nous tire les larmes.

Pour voir la bande-annonce, c’est sur Allociné.

2 réflexions sur “Un film qui nous tire les larmes (My Lady, Richard Eyre)

  1. Ping : Un twist final génial (Opération Sweet Tooth, Ian McEwan) – Pamolico : critiques, cinéma et littérature

  2. Ping : L’amour n’est pas simple (Sur la plage de Chesil, Dominic Cooke) – Pamolico : critiques, cinéma et littérature

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